Jeudi 27 novembre 2008 William Kraft, compositeur américain de 85 ans fera le déplacement de San Francisco pour entendre Benoît Cambreling jouer son œuvre. Kraft considère (...)
Noblesse de la timbale
Par Pascale Clavel
Publié Jeudi 27 novembre 2008 - 5415 lectures
Rencontre / Benoît Cambreling, le génialissime timbalier de l’Orchestre National de Lyon, fera sonner en deuxième audition mondiale le Concerto pour timbales et orchestre du compositeur contemporain William Kraft. À quelques jours de la création, pression et enthousiasme se mêlent. Pascale Clavel
À l’origine, c’est le timbalier de San Francisco, David Herbert, qui a eu l’idée de faire fabriquer neuf timbales pour augmenter d’une sixte la tessiture des timbales. Lorsqu’il a prévenu William Kraft, ce dernier a tout de suite voulu écrire un concerto. En le composant, Kraft s’est dit que son concerto ne serait jamais joué tant il fallait un matériel spécialisé. Herbert lui aurait répondu : «ce n’est pas grave, nous avons écrit l’histoire». Pour les deux concerts à Lyon, L’ONL a loué le dispositif à David Herbert, les timbales viennent donc de San Francisco. Benoît Cambreling est ému, il est unanimement reconnu au sein de l’Orchestre National de Lyon, sur le plan national et international. Malgré cela, il se bat encore et encore avec une certaine jubilation pour faire reconnaître son instrument. Les chefs d’orchestre eux-mêmes ne connaissent pas toujours les particularités cette percussion. Benoît Cambreling a créé à Lyon les Rencontres Internationales de la Timbales où se retrouvent les plus grands spécialistes de cet instrument mais reste un artiste à l’humilité remarquable.Par curiosité
Berlioz, en plein XIXe siècle, explique dans son fameux traité d’orchestration, que la timbale lui semble être, de tous les instruments à percussion, «le plus précieux, celui, du moins, dont l’usage est le plus général, et dont les compositeurs modernes ont su tirer le plus d’effets pittoresques et dramatiques». En même temps, Berlioz devait malgré tout reconnaître que ses prédécesseurs ne s’en étaient servi, au mieux, que pour «frapper la tonique et la dominante sur un rythme plus ou moins vulgaire, dans des morceaux à caractère brillant ou à prétentions guerrières». Il est impératif d’aller voir et entendre Benoît Cambreling dans une œuvre insolite qui ne sera pas donnée en Europe avant très longtemps.Kraft, concerto pour timbales et orchestre
À l’Auditorium /Orchestre National de Lyon, les 4 et 6 décembre.