Une fumée sans feu en Auvergne-Rhône-Alpes ? Pas tout à fait
Qualité de l'air / Depuis quelques jours, un étrange voile blanchâtre couvre la région. En cause : les fumées des incendies géants qui ravagent actuellement le Canada. Un phénomène rare, visible à l'œil nu et mesurable dans nos capteurs.

Photo : © Copernicus
C'est une saison des feux hors norme qui secoue actuellement le Canada. Plusieurs millions d'hectares de forêts sont en proie aux flammes, notamment dans l'Ouest du pays, attisées par une sécheresse précoce et des températures anormalement élevées. Depuis début juin, les fumées générées par ces incendies franchissent l'Atlantique à très haute altitude.
Jusqu'ici discrètes, elles se sont brusquement invitées dans les basses couches de l'atmosphère ce lundi 9 juin, sous l'effet d'un phénomène météorologique bien particulier. Le ciel est alors devenu plus laiteux, la lumière plus diffuse. D'après Atmos Aura, cet apport massif a généré une augmentation globale des concentrations de particules en suspension (PM10 et PM2, 5) sur l'ensemble du territoire, entraînant le franchissement du seuil réglementaire journalier de 50 µg/m³ sur les bassins lyonnais et stéphanois.
Une situation inédite
De manière plus surprenante, ces imports de fumées ont également provoqué une hausse marquée de l'ozone, avec des dépassements du seuil horaire de 180 µg/m³ relevés sur le bassin lyonnais, le Nord-Isère, la vallée du Rhône ou encore la Haute-Loire. Un phénomène rarement observé à cette échelle. Car ces panaches transportent aussi des précurseurs gazeux qui, sous l'effet du soleil, réagissent dans l'air. Une réaction chimique à grande distance, désormais bien documentée dans d'autres régions du globe, mais inédite ici.
Ce vendredi 13 juin, le gros des masses d'air canadiennes semble s'éloigner. Mais la qualité de l'air reste dégradée, car d'autres invités s'invitent dans le ciel désormais, les poussières sahariennes, portées cette fois par un vent du sud.