Meryl Streep, Iron Lady

Publié Vendredi 22 août 2025

Angel in America / La carrière sans égale de Meryl Streep méritait bien une rétrospective digne de ce nom. C'est désormais chose faite à l'Institut Lumière qui explore la filmographie de l'actrice en 25 films, entre raretés précieuses et évidences. 

Photo : Kramer contre Kramer © Columbia Pictures

Figure essentielle du cinéma américain depuis les années 70, Meryl Streep traverse les époques sans perdre de son aura respectée. Elle accumule inlassablement nominations et prestigieuses récompenses, en se réinventant d'un rôle à l'autre. Qu'il s'agisse d'une pure création ou de l'interprétation d'une figure réelle, d'un rôle engagé ou fantaisiste, l'actrice met sa technique inouïe au service de personnages complexes. Logiquement, cette rétrospective reprend (à raison) les nombreux incontournables qui composent sa filmographie : mélodrames (Out of Africa, Sur la route de Madison), tragédies intimes (Le Choix de Sophie, Kramer contre Kramer) biopic académique (The Hours). Notons la présence du chef-d'œuvre mythique du Nouvel Hollywood Voyage au bout de l'enfer, acte fondateur de son début de carrière.

La gloire lui va si bien 

Cependant, outre le plaisir de découvrir ou redécouvrir ces classiques, la richesse de la programmation tient à la mise en lumière d'œuvres parfois minorées et pour certaines rarement diffusées en salles. En ce sens, on se délecte de la présence de deux films signés de maîtres oubliés, à savoir Jerry Schatzberg avec La Vie privée d'un sénateur et Karel Reisz (The Gambler) pour La Maîtresse du lieutenant français. On apprécie également la présence de deux de ses collaborations avec le grand Mike Nichols (Le Lauréat), soit Le Mystère Silkwood où elle campe l'activiste Karen Silkwood et le réjouissant Bons baisers d'Hollywood, d'après l'autobiographie de Carrie "Princesse Leïa" Fischer. Belle œuvre funèbre oubliée, l'ultime long-métrage de Robert Altman, The Last Show, où elle partage l'affiche avec une distribution plurielle allant de Tommy Lee Jones à Lindsay Lohan, mérite un rattrapage.

Sous les feux de la rampe

Parmi les tours de force de sa carrière, on retrouve une capacité à tourner pour des cinéastes majeurs à chaque décennie sans jamais perdre de vue un cinéma populaire. Les amateurs de comédies musicales (ou les fans d'ABBA) pourront profiter d'une soirée double programme avec Mamma Mia ! et sa suite. Les férus de mode auront tout loisir de revoir Le Diable s'habille en Prada, dont un deuxième opus est actuellement en tournage. Dans un registre plus sérieux, on attire votre attention sur deux grands films récents. D'un côté Pentagon Papers où Steven Spielberg s'intéresse aux dessous de l'affaire du Watergate en rendant hommage au cinéma des seventies. De l'autre Les Filles du docteur March, adaptation du classique de Louisa May Alcott modernisé avec intelligence par Greta Gerwig trois ans avant le carton de Barbie. Enfin, la satire décomplexée et visionnaire d'Adam McKay, Don't look up : Déni cosmique fera l'objet d'une projection unique.

Rétrospective Meryl Streep
Du 28 août au 5 octobre 2025 à l'Institut Lumière (Lyon 8ᵉ) ; de 5, 40 à 8, 90 € par projection