Procès Gaël Perdriau : trois ans ferme et cinq ans d'inégibilité, la défense plaide la relaxe
Procès / À Lyon, le procès du maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, s'achève aujourd'hui après une journée marquée par les plaidoiries de la défense et les réquisitions du parquet. Accusé d'avoir participé à un chantage autour d'une vidéo intime visant son ancien premier adjoint, Gaël Perdriau a nié toute implication. Trois ans de prison ferme ont été requis. Le verdict sera rendu le 1er décembre.

Photo : Gaël Perdriau © Ville de Saint-Étienne
Depuis le 22 septembre, l'affaire était rejugée devant le tribunal correctionnel de Lyon. Gaël Perdriau, 53 ans, comparaissait pour chantage, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics. Au cœur du dossier, une vidéo tournée en 2015 à Paris, où son premier adjoint de l'époque, Gilles Artigues, est filmé à son insu avec un prostitué. Révélée en 2022 par Mediapart, cette affaire avait éclaboussé la mairie stéphanoise et coûté au maire son exclusion des Républicains.
À l'audience, plusieurs anciens proches du maire ont reconnu avoir orchestré le piège, affirmant avoir agi avec l'accord de Gaël Perdriau rapporte Le Progrès. Selon Me Luciani, avocat de la défense, aucune preuve matérielle n'atteste que son client ait détenu ou validé l'usage de la vidéo.
Trois ans ferme
Les réquisitions du parquet ont retenu une peine cinq ans d'emprisonnement, dont deux assortis d'un sursis ainsi qu'une amende de 50 000 euros et une inéligibilité pendant cinq ans à titre provisoire, détaille toujours Le Progrès.
De son côté, Me Luciani a contesté l'interprétation juridique des faits, estimant que la simple évocation d'une diffusion « en petits cercles », captée lors d'une conversation, ne pouvait pas caractériser le chantage. Sur le volet financier, concernant les 40 000 euros de subventions attribués à deux associations locales puis versés à l'auteur du piège, la défense a soutenu que la procédure avait été régulière, rappelant que la procureure avait elle-même requis la relaxe pour les dirigeants de ces structures.
Le jugement a été mis en délibéré au 1er décembre. En attendant, Gaël Perdriau continue de se présenter comme victime d'un « procès politique », assurant n'avoir jamais eu la main sur la machination qui l'accable.