En décembre dernier, nous décernions un award du lieu qui se cherche au Tricycle, le collectif d'artistes locaux qui, poussé par la mairie, reprenait le Théâtre 145 et le Théâtre de Poche. Alors que l'équipe aux commandes va entamer sa deuxième saison, a-t-elle affiné son projet ? Il semblerait que oui... Propos recueillis par Aurélien Martinez
« Je ne sais pas si l'on s'est trouvés, mais nous, on a trouvé des trucs en tout cas ! » explique Grégory Faive, jeune metteur en scène membre du collectif Tricycle. « On avait pris votre remarque avec beaucoup d'humour, parce que c'était vrai. Mais l'année qui vient laisse augurer du bon ! » À la lecture de leur nouvelle plaquette de saison, on ne peut qu'acquiescer : le propos semble plus lisible. Les historiques Grégory Faive, Gilles Arbona, Bernard Falconnet et Serge Papagalli (Valère Bertrand a quitté l'aventure), rejoints par d'autres, ont donc revu leur copie. « On s'était astreint un cahier des charges beaucoup trop ambitieux par rapport à nos moyens plus qu'à nos envies. On a donc recentré notre travail de programmation principalement sur l'aide à la résidence de projets où il y a évidemment de l'émergence, mais où surtout l'implication du Tricycle est décisive. »
« Très compliqué »
Flash back : en septembre 2011, le Tricycle voit le jour dans des conditions qui ne sont pas les meilleures possibles. « Ça a été très compliqué, d'abord parce que se sont juxtaposés l'arrivée du Tricycle et le départ des Barbarins [ces derniers ont été priés de quitter le Théâtre 145 – NdlR]. Et de l'intérieur, il fallait qu'on trouve une harmonie pour donner une parole claire à l'extérieur. » La première année a été difficile, notamment niveau remplissage, même si les derniers mois ont vu le public arriver en nombre. Car le Tricycle, comme toute idée naissante, a besoin de temps. « La Ville a bien manifesté son soutien à la fin de la saison, en nous disant clairement que l'on avait trois ans pour construire quelque chose, et qu'il était hors de question de tirer la moindre sentence ou sanction avant. » Un soutien nécessaire, mais qui ne doit pas brouiller les cartes (ce qui a pu être le cas au début) : « Il a fallu être très explicite sur notre mission : on n'est pas une délégation de service public, donc on n'a aucune obligation. On est décideurs du projet artistique, avec évidemment des contraintes. » Comprendre qu'il ne suffit pas d'avoir un lien avec Grenoble pour espérer se retrouver sur l'une des deux scènes du Tricycle. Dès le 28 septembre, on ira donc découvrir avec intérêt les spectacles choisis par l'équipe du Tricycle – « on ne sait pas grand chose de ce qui se créera chez nous. On fait de véritables paris. » Un travail nécessaire pour qu'émergent les talents de demain.