Toulouse, Villeurbanne, Annecy : les festivals de cinéma latino ne manquent pas au printemps. Ojo Loco est donc le benjamin grenoblois de cette liste prestigieuse, puisqu'il n'en est qu'à sa deuxième édition. Pourtant, sa programmation n'a pas à rougir de la comparaison, au contraire... Dans ses filets, on trouve ainsi un florilège des meilleurs films espagnols et latino-américains sortis ces derniers temps (Gloria, Rêves d'or, No), des inédits à Grenoble (dont l'excellent Les Bruits de Recife) et des avant-premières fort excitantes.
Parmi elles, on pointera le vénézuelien Pelo malo, présenté en séance de clôture – en revanche, on ne conseillera Heli d'Amat Escalante, lauréat du dernier prix de la mise en scène à Cannes, qu'aux amateurs de cinéma misanthrope et complaisant. Autre événement à suivre de près : la projection de Con la pata quebrada, étonnant documentaire qui retrace la vision de la femme dans le cinéma espagnol à partir d'une centaine d'extraits de films.
D'ailleurs, le patrimoine cinématographique n'est pas oublié par le festival : ainsi de la version restaurée du Bourreau de Luis Garcia Berlanga, un des rares chefs-d'œuvre tournés en Espagne sous le franquisme, ou plus récent, l'inusable La Cité de Dieu, le film coup de poing qui révéla Fernando Meirelles. Ojo Loco propose aussi un focus sur le cinéma argentin, avec notamment les deux dernières œuvres de l'excellent Pablo Trapero, Carancho et Elefante blanco.
Et on reparlera en détails la semaine prochaine de la très belle nuit blanche consacrée à notre chouchou Alex De La Iglesia à la Cinémathèque, qui fait figure d'événement à l'intérieur de l'événement qu'est le festival...
Christophe Chabert
Festival Ojo Loco
Jusqu'au 30 mars, au cinéma le Mèliès