Comme le disait Platon l'autre jour sur Twitter : "La nouveauté, c'est vieux comme le monde, mec". Amateurs de nouveautés avant-gardistes ou auto-proclamées comme telles, passez votre chemin. Nous sommes ici en terrain très balisé, avec ses codes et ses repères immuables ; en l'occurrence ceux du rock'n'roll primitif des années 50. Du rock avec un maximum de roll (n'oublions jamais le roll). Rythmes, mélodies, textures sonores, et jusqu'au look, aucun doute : Daddy Long Legs se situe quelque part entre Eddie Cochran (Summertime Blues...) et Screamin' Jay Hawkins (I put a spell on you...), avec de subtiles touches de vaudou-cajun que n'aurait pas reniées Dr John.
Un véritable bain de jouvence et d'authenticité bio-équitable, pour lequel on ne boudera pas notre plaisir, car ce trio de Brooklyn adulé par Jon Spencer himself sait enflammer les gambettes comme personne, comme si on était en 1955 au Bal des Sirènes. Batterie minimaliste, guitare directement dans l'ampli (qui ne sera pas en side), harmonica totalement débridé, et c'est parti pour le rockabilly mon ami !
« Sortez la gomina, les creepers, votre plus belle chemise country et le cran d'arrêt (peigne), pour embarquer dans un rock immortel » : ce bref résumé du groupe (par le groupe lui-même) dans une interview donnée au Village Voice, rend caduque cet article qui aurait pu se résumer en ces termes : "le salut du rock and roll à travers l'esprit roots et blues". Ceux qui vont rocker te saluent, Daddy.
Daddy Long Legs + The Unclouders jeudi 30 mars à 20h à l'Ampérage (soirée Tachychardie), 12€/15€