Docu / Le documentaire "Laurent Garnier – Off the record", projeté en partenariat avec la Cinémathèque de Grenoble dans le cadre du festival Infrason Super Week, s'en sort plutôt très bien dans le genre.
On ne va pas se mentir, on était un peu sceptiques. Les documentaires "officiels" consacrés à des artistes, tournés avec le soutien des artistes en question, c'est rarement concluant, voire parfois terrifiant de nombrilisme (coucou Angèle). Pour autant, Laurent Garnier – Off the record, projeté en partenariat avec la Cinémathèque de Grenoble dans le cadre du festival Infrason Super Week, s'en sort plutôt très bien.
Dans la lignée de son livre Electrochoc, cosigné avec David Brun-Lambert, Laurent Garnier ne cesse ainsi d'entrelacer son histoire personnelle à celle, plus vaste, du mouvement dont il est devenu depuis maintenant plusieurs décennies l'un des acteurs emblématiques. Et fait ainsi œuvre de mémoire, en retraçant les origines politiques et socio-culturelles trop souvent ignorées d'une scène née dans les quartiers noirs défavorisés des villes de Chicago et de Détroit. Loin de l'hagiographie redoutée, c'est donc une véritable petite leçon d'histoire que retrace, avec modestie et humilité, ce documentaire par ailleurs très bien chiadé, et bénéficiant de nombreux témoignages d'acteurs historiques du mouvement. Derrière la caméra, le réalisateur Gabin Rivoire, dont c'est le premier film, ne démérite pas non plus, s'autorisant de belles parenthèses éthérées comme pour mieux rappeler que derrière la fête et l'euphorie, tristesse et mélancolie ne sont jamais très loin.
Laurent Garnier – Off the record lundi 11 septembre à 20h à la salle Juliet-Berto, 5€