Les jeux après les grues

Derrière les voûtes de la gare de Perrache, les grues s’affairent et les chantiers se multiplient. Dans un an, un nouveau quartier devrait commencer à voir le jour. Un quartier mixte où les immeubles de bureaux côtoient les logements, des places publiques, des établissements culturels et un pôle de loisirs. Dorotée Aznar

Un programme pour le moins ambitieux est engagé dans le quartier de Perrache depuis 2003. À terme, l’objectif est de créer un nouveau quartier de 40 hectares, ‘Lyon Confluence’, proposant une offre de logements, de bureaux, d’espaces publics (un parc et une place) et d’activités de loisirs. Dès le printemps 2011, du côté de la Saône, un pôle de commerces et de loisirs de 75 000 m2 sera livré. Avec une architecture novatrice (signée Jean-Paul Viguier) et une toiture gonflable mise en lumière la nuit (par Jonathan Speers), une ouverture sur l’extérieur et notamment sur la future place nautique, le pôle de commerces et de loisirs se pose selon ses concepteurs comme «le fer de lance de l’animation de son quartier, ouvert sept jours sur sept». Près du pôle de loisirs et de la base nautique, une halte fluviale sera créée, tandis que les bâtiments du port Rambaud ouvrant la voie vers le futur Musée des Confluences seront réhabilités et se verront attribuer des fonctions «ludiques et culturelles». Sur les Docks, le bâtiment de la Sucrière sera dédié à la culture et à l’événementiel et les bâtiments des Douanes accueilleront des galeries d’art. Déjà, entre les grues, les premiers restaurants et les premiers bars ouvrent leurs portes, à l’affût d’une future clientèle en quête de distraction.Quels loisirs ?
Depuis novembre dernier, le pôle de loisirs est en cours de commercialisation. Les enseignes pourront s’y installer à partir du printemps 2011 pour des ouvertures prévues en septembre. Une enseigne a déjà remporté la partie : UGC. Un complexe cinématographique de quatorze salles (3400 fauteuils au total) prendra donc place dans le pôle de loisirs, les autorisations des Commissions Départementales d'Équipement Commercial et Cinématographique ayant été accordées en octobre. En plus de ce multiplexe, un mur d’escalade et un parc aventure devraient être proposés au public, afin de séduire un public familial. Et si tout laisse à penser que ce nouveau pôle de loisirs s’adresse à une clientèle massive, cela n’est pas si évident selon Benoît Bardet, responsable de la communication du projet Confluence : «L’objectif du pôle de loisirs est d’accueillir entre cinq et sept millions de visiteurs par an. En comparaison, le centre commercial de la Part-Dieu attire trente millions de visiteurs par an». Cette nouvelle zone se voudrait ainsi plus ‘sélective’ en termes de clientèle visée.Où va la nuit ?
Le futur pôle de loisirs va-t-il devenir un lieu réunissant des activités nocturnes ? Absolument pas, selon Benoît Bardet : «il n’y a pas de volonté de faire du futur pôle de loisirs un lieu de nuit. Bien sûr, le pôle vivra le soir, des activités seront proposées au public mais il ne s’agit pas de créer un lieu de nuit avec des établissements ouverts jusqu’à trois heures du matin… », explique-t-il. Il conviendra donc d’inviter les noctambules à quitter la place nautique et à se déplacer vers d’autres lieux, d’avantage éloignés des immeubles d’habitation. Ce qui ne devrait pas être bien compliqué. Certains entrepreneurs ont en effet d’ores et déjà flairé le bon filon, en s’installant au sud du pôle de loisirs, le long des Berges de la Saône, comme le Docks 40 (lire interview ci-contre), tirant avantage d’un positionnement géographique enviable réunissant la proximité immédiate du fleuve et l’absence totale de riverains.