Soirée / La banane serait-elle le fruit de l’année ? Le symbole plaidoyer pour le droit à l’innocence et au retour à l’enfance, lorsqu’on pouvait simplement croquer dans le fruit imagé sans arrière-pensée ? C’est en tout cas la thèse soutenue par Josh Wink lors de la sortie de son excellent album When A Banana Was Just A Banana : «Ce titre symbolise mon approche candide de la musique, un peu comme quand, gamin, on écoute une chanson juste pour ce qu’elle est, sans se soucier de savoir si c’est branché». Pour les mêmes raisons qui poussent Katerine à renchérir dans la foulée, la banane est donc devenue l’emblème régressif de l’hédonisme 2010, celui qui invite à se trémousser tout nu sur la plage si ça nous chante ou la tête dans les baffles, à La Plateforme par exemple, pour faire le plein d’énergie et d’acid-music consistante. Car derrière le jaune smiley du symbole, la tech-house de Josh Wink possède tous les nutriments essentiels pour filer la pêche aux danseurs et coller la banane aux oreilles. Du carburant «To Stay Out All Night», voilà ce que le producteur végétarien propose depuis vingt ans et quatre albums : du beat tribal et de la transe hypnotique, qui font de ce pionnier d’Amérique l’un des grands sorciers du groove lysergique. Alors que sort cette année une version Remixed & Peeled de ce disque a(ci)dulé, qualifié de «meilleur album de dance music au monde» par Pete Tong, les clubbeurs lyonnais pourront faire un chouette clin d’œil au chamane, en reprenant sur le dancefloor : «plutôt crever que de pas finir ma banane». Ils pourraient même en faire le leitmotiv de ce 86e Écho Sonore.
Stéphanie Lopez
JOSH WINKÀ La Plateforme, vendredi 29 octobre.
