Il y a l'idée qu'on s'en fait - ville grise, administrée par Laurent Wauquiez, point de départ de l'une des quatre voies pour Saint-Jacques de Compostelle - et puis l'éclat qu'on y trouve - une splendide cathédrale et de grosses stalagmites volcaniques sur lesquelles sont posés des édifices religieux. Voici l'étonnante et séduisante ville du Puy-en-Velay. Nadja Pobel
Bien sûr, comme partout, mieux vaut débarquer dans la pleine lumière de juillet que sous les seaux d'eau automnaux. Car pour peu que le soleil estival soit de la partie, la ville du Puy balaye tous les mauvais clichés au premier regard. Au sud de l'Auvergne, adossée aux contreforts du Massif Central et aux confins des parcs naturels du Livradois-Forez, du Pilat et, au sud, des Cévennes, la ville est une succession de sites majeurs. A commencer par sa cathédrale, de style roman et classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, dont la construction dès les XI et XIIe siècles en terres chrétiennes, se fit aussi sous des influences venues de l'Orient et de l'Espagne mauresque. Elle se visite une fois domptée la volée d'escaliers (134 marches !) au bout de la rue pavée des Tables. Pour profiter de ses richesses, mieux vaut toutefois éviter le moment des fêtes religieuses, et ainsi admirer calmement son étonnante Vierge noire, une statue du XVIIe siècle qui a remplacé celle, primitive, donnée par Saint-Louis de retour de la Neuvième croisade. Ne pas rater aussi le cloître (payant), classé monument historique, un des plus beaux d'Europe et qui rappelle avec stupeur, grâce à ses arcades, la somptueuse mosquée andalouse de Cordoue.
A proximité, pour faire face à la montée des pèlerins, notamment les malades les plus démunis, un Hôtel-Dieu fut bâti au XIIe. Aujourd'hui réhabilité, ce haut lieu de l'histoire de la cité accueille des expositions temporaires. Le travail de l'artiste contemporain Jean-Michel Othoniel, auteur de réalisations sur les rives de Saône de Lyon et à la station de métro parisienne Palais Royal, y est ainsi présenté jusqu'en novembre.
Là-haut
Se rendre au pied de la statue de Notre-Dame de France, trônant sur le rocher Corneille, aurait pu être un bon moyen de prendre de la hauteur dans la ville. Las, son accès est payant et la sculpture ressemble plus à une meringue mal finalisée qu'à une œuvre d'art. Mieux vaut donc emprunter la rue Gouteyon pour se lancer à l'assaut de l'éperon rocheux de Saint-Michel d'Aiguilhe, où se dresse la chapelle du même nom, quatre-vingt-deux mètres plus haut, sur la cheminée d'un ancien volcan. Edifié au Xe siècle, cet oratoire primitif carré a été agrandi par une nef déambulatoire qui épouse les contours du rocher. Des travaux de rénovation en 1955 ont mis au jour des fresques intérieures bien conservées. Au dehors, c'est une vue imprenable sur la ville et sa campagne environnante qui s'offre au visiteur.
En redescendant, impossible de ne pas repartir avec un sachet en tissu de lentilles vertes du pays. Ou mieux : une farine de lentilles qui, mélangée à celle de blé, donnera plus de consistance encore à vos crêpes ou cakes. Surtout si vous les accompagnez d'une Verveine (la liqueur, pas la tisane !).
Le Puy-en-Velay et sa cathédrale (Haute-Loire)
A 134 km de Lyon