Post-ado androgyne rongé par l'angoisse toujours affleurante d'une jeunesse contrariée devenu starlette pour midinettes de tous âges, Brian Molko a mis peu de temps pour emmener Placebo des terrains fertiles mais incertains de la hype indé (un premier album impeccable et tendu comme un string) au gigantisme des stades.
En vingt ans, le groupe anglo-américano-suédois a enchaîné les tubes (Pure Morning, The Bitter End, Slave to the Wage, Special K...), les reprises (un album entier a été consacré à ses meilleures covers, des Pixies à Robert Palmer, des Smiths à Kate Bush), les duos (David Bowie, Michael Stipe, Alison Mosshart) mais aussi les albums où l'urgence rageuse de Brian Molko a fini par perdre de sa superbe à mesure que la gloire grondait.
Tout ceci est consigné en vrac sur la calorique compilation A Place for us to dream et se décline live au cours d'un "20 years tour" qui passe le 18 avril par la Halle Tony Garnier, haut lieu de ce genre de célébration pour nostalgiques et fans hardcore.