Musicien prolifique et hyperactif, batteur de la formation psychédélique australienne Tame Impala et ex de son pendant pataphysico-frenchy Aquaserge (on l'a également vu du côté de chez Hyperclean ou Tahiti 80 ou en solo sous le nom de Le Cube), Julien Barbagallo est sans doute l'un des plus beaux esthètes pop de l'hexagone, alliant les vertus magiques d'une poésie en français comme tombée du ciel et l'obsessionnalité du travail d'orfèvre de studio.
Après deux petites merveilles, Amor de lonh et Grand chien, Barbagallo vient de livrer son troisième album solo sous son nom, Danse dans les ailleurs, enregistré par lui seul dans une ferme médiévale du Lot-et-Garonne où officia Nino Ferrer.
Ce laborantin pop, de passage au Groom le 9 mars, continue d'y chercher un ailleurs musical, « chant d'errance » à la poursuite de textures sonores qui seraient autant de chimères revenues d'une autre époque, superposant les silhouettes de Neil Young et Gérard Manset, Tame Impala et Michel Polnareff, William Sheller et Teenage Fanclub. Mais avec ce truc indéfinissable propre à Barbagallo, qui ne ressemble à rien d'autre mais reste infiniment familier.
Comme une danse qu'on connaît sur le bout des doigts exécutée dans un ailleurs inconnu.