"Les passeurs ne prennent plus la peine de nous donner un gilet." Cette parole est celle d'un migrant qui s'est adressé à Awena Cozannet. L'artiste présente sa cinquième exposition personnelle à la Galerie Françoise Besson intitulée On marche sur la tête où l'on s'arrête longuement pour contempler la sculplture doublement nommée La vague / On marche sur la tête. Mastodonte composé de béton, de fourches et de cordes cousues entre elles grâce à du filet de pêche, La vague a trouvé sa forme finale après deux années de travail durant lesquelles Awena Cozannet n'a cessé de nourrir "une immense colère du non-sens" selon ses mots. Son apparence menaçante d'immense faucheuse évoque également l'arbre, l'enracinement et le refuge que l'on peut trouver à ses pieds. Les sculptures d'Awena Cozannet n'existent pas seulement pour être vues, elles doivent être vécues, touchées, senties. Éloignée de toute sacralité, l'œuvre est conçue pour accueillir le corps, permettant au spectateur de s'approprier la vulnérabilité de l'humanité et de toucher du doigt la puissance émotionnelle de l'artiste.
Awena Cozannet, On marche sur la tête, jusqu'au 18 janvier à la Galerie Françoise Besson