Herman Dune fait halte à l'Épicerie Moderne

Herman Düne

Épicerie Moderne

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Folk / Assis cul nu sur un beau projet de relecture de son œuvre passée dans une configuration dénudée dont le premier des trois volumes a paru cette année, Herman Dune remonte sur scène alors que sort en parallèle la jolie BO du film "Petaouchnok".

C'est un temps que les moins de quarante ans pourraient difficilement connaître mais on ne sait jamais. C'est le début des années 2000. À Paris, le Pop In, limonadier branché où se rassemble toute la bohème pop estampillée Magic RPM ou Les Inrocks se retrouve aussi régulièrement que religieusement pour assister aux petites messes folk d'un duo de frères viré trio et baptisé Herman Düne. Aux commandes, David-Ivar et son aîné André, un mélodiste pop aux illuminations scintillantes, et un puriste folk à la bure collé sur la peau, y distille une pop folk qui allie la nonchalance vorace d'un Lou Reed, le j'menfoutisme rigolard d'un Jonathan Richman et la grâce crasse d'un Bob Dylan – plus une conception de l'enregistrement qui lorgne vers les actes lo-fi d'un Lou Barlow.

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Les albums tombent comme à Gravelotte et les mini-tubes avec qui font rapidement du groupe une attraction. À Lyon aussi bien sûr, on peut régulièrement assister au culte, dans tel bar acceptant de pousser les meubles, jusque dans des garages impropres à la consommation de musique (un concert inoubliable, de mémoire dans un local de la rue Ayasse à Gerland). Peu importe le lieu et la fraîcheur relative des boissons servies, l'ivresse est toujours au rendez-vous.

Rétrospective acoustique

Quelque part après le milieu de la décennie, les deux frères se fâchent, André condamnant le virage commercial (tout relatif, faut avouer, même si à partir de Giant, les arrangements se font plus généreux et les micros moins encrassés) du groupe et part bouder en solo sur sa conception hardcore de l'enregistrement basse-fidélité.

David-Ivar continue l'aventure de son côté et perpétue Herman Düne, devenu Herman Dune, qu'une œuvre presque trop copieuse empêche de suivre assidûment sans s'y perdre un peu. Mais voilà que l'intéressé vient d'avoir l'idée (peut-être commerciale dirait sans doute son frère) d'une rétrospective acoustique (comprendre guitare-voix et quelques fioritures discrètes) de l'œuvre dunesque, qui agite l'intimisme et la frugalité en étendard, une sorte de manifeste de sobriété là où les originaux ne faisaient pourtant guère dans l'abondance.

The Portable Herman Dune Vol.1 est le premier disque d'une trilogie que David-Ivar a enregistré depuis son exil californien de San Pedro et vient jouer sur scène. Peut-être y distillera-t-il quelques extraits de la BO qu'il vient également de composer pour la comédie champêtre Petaouchnok. Petaouchnok c'est une idée assez précise de là où nous a toujours emmenés la musique d'Herman Dune.

Herman Dune
À l'Épicerie Moderne le mercredi 20 novembre

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