Mardi 18 mai 2021 C’est une femme sans visage, vêtue de jaune, peinte par Matisse (1869-1954) en 1951, qui vient rejoindre les collections du Musée des Beaux-Arts de Lyon. (...)
Art moderne et contemporain / Voici notre sélection de l’été avec dix expositions artistiques à découvrir dans les musées ou les galeries de Lyon (attention certaines se terminent fin juillet). Des vidéos contemplatives de Georges Rey aux bas-fonds de Chicago peints par Robert Guinan, en passant de très nombreux autres artistes, connus ou méconnus.
Beatrix Von Conta, Eric Bouttier, Françoise Saur
Exposant au Réverbère ses paysages minutieusement composés, la photographe Beatrix Von Conta a invité deux autres artistes dans sa galerie : Eric Bouttier (né en 1981 à Trappes) aux belles images cinématographiques avides de halos, de reflets et d’iridescences ; et la plus connue Françoise Saur (née en 1949 à Alger), avec notamment des extraits de son Journal photographique ayant traits à l’enfance : poétique, inquiétante, rêveuse, légère…
Rien n’est seulement ce qu’il paraît
Au Réverbère, jusqu’au 22 juillet
Blanche et Louise Lafarge
Blanche et Louise Lafarge, artistes digital (entre autres médiums) présentent une double exposition, dans les galeries Kommet et Roger Tator, proches géographiquement l’une de l’autre. Dans cet entre-deux, c’est du corps en mouvement dont il sera question dans tous les sens du terme : corps en déplacement, corps en mutation, corps en déformation jusqu’à ne plus pouvoir les reconnaître. Films, sculptures viendront matérialiser autant que dématérialiser ces devenirs du corps…
Nos corps encodés
À Kommet jusqu’au 13 juillet et à la Galerie Roger Tator du 8 juin au 26 juillet
Boomerang
Après dix années d’aventures parisiennes, la Galerie Houg est de retour à Lyon dans un fort bel écrin oblong de 230 m², situé non loin du métro Ampère. Modulable selon les exposition, cet espace accueillera des expositions personnelles d’artistes contemporains, complétées par un choix d’œuvres modernes issues du fonds de la galerie. Pour inaugurer ce retour, un accrochage collectif réunit la plupart des artistes de la galerie (le peintre Laurent Pernel, la coréenne Ha Cha Youn qui fait de sacs de marché des éléments plastiques, le dessinateur Jérôme Allavena…), complété par quelques œuvres modernes de toute beauté : trois études pour un autoportrait de Francis Bacon, une sculpture rayonnante de couleurs de Niki de SAINT-PHALLE, une très grande encre abstraite d’Olivier Debré…
Boomerang
À la galerie Houg (11 bis rue Jarente Lyon 2e) jusqu’au samedi 29 juillet
Diego Guglieri Don Vito / Georges Rey
Figure lyonnaise (et au-delà) du cinéma expérimental et de documentaires sur le mouvement punk, Georges Rey présente à la BF15 des vidéos beaucoup plus contemplatives qu’à l’accoutumée : sa caméra tourne autour d’un bouquet de fleur, trace un chemin à travers des herbages, suit le parcours tranquille d’un canard… En résonance à ces films, le plus jeune artiste Diego Guglieri Don Vito recouvre de couleurs vives (tels des ciels variant du bleu au rouge enflammé) les murs, les stores et quelques transats de la galerie. Dans son imaginaire, la couleur est une quatrième dimension de notre univers qui permet de se déplacer : belle proposition poétique et esthétique !
Balade sans fin
À la BF15, jusqu’au samedi 29 juillet
Au seuil de l’ombre
Pour son exposition de fin de saison, la galerie Henri Chartier a confié à l’association Point Contemporain (plateforme de diffusion de l’art contemporain) d’en imaginer le contenu. « Au seuil de l’ombre » réunit une dizaine d’artistes de toutes générations, travaillant aussi bien la sculpture, le dessin que la peinture. On y découvre de nombreuses œuvres fort intéressantes comme les deux petites toiles d’Hervé Ic montrant des dormeurs traversés de leurs rêves et de leurs fantasmes, une chouette signée Lionel Sabatté, les lignes de mains sculptées enchevêtrées de Barbara Leclercq…
Au seuil de l’ombre
À la Galerie Henri Chartier jusqu’au samedi 29 juillet
Dream Paper 2
Pour clore sa saison, la galerie Slika présente la deuxième édition de « Dream Paper » qui « a pour vocations la découverte de nouveaux talents, la mise en lumière et l’expérimentation du travail sur papier. » Une douzaine d’artistes internationaux présentent chacun un ensemble de dessins, dont quelques artistes déjà exposés dans la galerie. Comme le portugais Francisco Mendes Moreira dont nous avions beaucoup apprécié le travail, avec ses portraits de personnages naïfs ou ses natures mortes fantasques et vibrantes…
Dream Paper 2
À la Galerie Slika jusqu’au samedi 5 août
Robert Guinan
Peintre quasi maudit aux États-Unis, Robert Guinan (1934-2016) a connu un peu plus de succès (très relatif) en Europe à partir de la fin des années 1970. Le Musée des Beaux-Arts a eu la bonne idée de nous faire redécouvrir cet artiste des bas-fonds de Chicago à travers une rétrospective qui prend aux tripes. On y découvre une cinquantaine de tableaux et des dessins croquant des ivrognes et des personnages interlopes dans des bars enfumés, des usagers à moitié endormi dans des rames de métro, des prostituées posant dans des chambres miteuses, des musiciens dans des boîtes de jazz, des paysages urbains nocturnes… Toute une « faune » humaine, terriblement ravagée autant que terriblement vivante !
Robert Guinan, Chicago en marge du rêve américain
Au Musée des Beaux-Arts, jusqu’au dimanche 27 août
Oleksandr Glyadyelov et Maxim Dondyuk
Deux photographes documentaires ukrainiens, Oleksandr Glyadyelov (né en 1956) et le plus jeune Maxim Dondyuk, suivent la guerre en Ukraine, tâchant d’en garder quelques images pour l’histoire… « Les appareils photos et les réseaux sociaux ont transformé presque tout le monde en correspondants qui enregistrent les événements et les expériences de la guerre. Cependant, parmi toutes ces images pléthoriques, peu sont réellement fortes, émotionnelles et destinées à rester dans l’histoire pour faire partie de la mémoire nationale collective. » écrit Oleg Sosnov, le commissaire de l’exposition des deux photographes au Bleu du Ciel.
La Guerre. Ukraine 2022
Au Bleu du Ciel, jusqu’au samedi 23 septembre
Artissima
Dans un bel écrin de 1800 m² en bord de Saône, les époux Philippon ouvrent au public une partie de leur collection d’art contemporain. Soit quelque 180 œuvres de styles et de médiums différents (dessin, peinture, sculpture, photographie…). On y découvre, avec des œuvres fortes, quelques artistes phares comme William Klein, François Morellet, Pierre Soulages, Georges Segal, Yan Pei-Ming, Eugène Leroy… Et, surtout, l’accrochage fourmille de puissantes surprises avec, par exemple, un dessin à couper le souffle de Jérôme Zonder, une grande photographie où deux livres semblent flotter dans le néant du chinois Jiang Zhi, une immense toile mi-féérique mi-gore de Muriel Rodolosse, un chandelier peint en version fantomatique par Milène Sanchez… On ne saurait trop vous conseiller ce détour du côté de Rochetaillée-sur-Saône !
Artissima, 673 chemin de la plage à Rochetaillée-sur-Saône. La collection est visible sur réservation jusqu’à la fin du mois d’octobre. www.artissima.com
De Matisse à Chagall
Hommage au Salon des peintres témoins de leur temps (qui eut lieu à Paris de 1951 à 1982), l’exposition du Musée Couty réunit une quarantaine d’artistes qui y ont participé. Avec de nombreux Lyonnais tels qu’André Cottavoz, Jean Couty, Jean Fusaro, Jean Puy… Mais aussi, et surtout, quelques grandes figures de l’art moderne français : Picasso, Chagall, Matisse, Rouault, Van Dongen… L’accrochage est un peu "lourd" (trop d’œuvres à notre goût) et mal agencé (des œuvres qui voisinent entre elles sans lien aucun), mais l’exposition est à voir pour ses nombreuses pépites : une Croisette cannoise de Cottavoz fascinante, de poignants dessins de Matisse, une superbe nature morte (estampe) de Georges Braque…
De Matisse à Chagall. L’Aventure des peintres témoins de leur temps
Au Musée Jean Couty, jusqu’au 28 janvier 2024
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