L'être humain désaxé à l'Institut d'art contemporain de Villeurbanne

Pratiques cosmomorphes - (Ré)générer le vivant

Institut d'Art Contemporain

Jusqu'au 28 juillet 2024, du mer au ven de 14h à 18h, sam et dim de 13h à 19h

Art contemporain / Avec Pratiques cosmomorphes - (Ré)générer le vivant, l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne propose une réflexion visant à conjurer le regard hiérarchique humain et à reconsidérer le vivant dans son entièreté.

Le parti pris de la nouvelle exposition de l’IAC de Villeurbanne souhaite déconstruire la vision anthropocentrique et dualiste propre à l’Occident et opte pour une démarche qui puisse intégrer tout le vivant et donc, le non-humain. Un geste capable d’en finir avec une structure concentrique pour laisser émerger des formes étranges, peu connues ou délaissées : une pratique cosmomorphe.

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Décentrer l’humain

Le titre de l’exposition repose sur le concept de « cosmomorphe » forgé par l’anthropologue Maurice Leenhardt et repris plus tard par le philosophe Pierre Montebello. Le modèle classique avec l’être humain au centre du monde est ainsi remplacé par des systèmes dotés de rhizomes, des réseaux reliant des formes éloignées à même de générer du sens et des nouvelles significations.

Dans ce geste de décentration, l’humain, libéré de son fardeau autoritaire, peut enfin circuler librement sur le même niveau que les éléments virtuels ou physiques, afin de créer une nouvelle communauté où toute singularité subsiste sans jamais être abrogée.

L’exposition, conçue comme un parcours traversant vingt et une étapes dépourvues de toute hiérarchie, repose sur les recherches du Laboratoire espace cerveau. Un travail initié en 2009 par l’artiste Ann Veronica Janssens et la directrice de l’IAC, Nathalie Ergino.

Désaxer l’antroposcopisme

Saper la pulsion de l’être humain à regarder – le scopisme – est au centre de l’œuvre de Daniel Steegmann Mangrané, qui inaugure ce parcours. Dans sa vidéo on erre dans la végétation d’une forêt tropicale, guidés par une vision ondoyante et sensitive qui abandonne la vision orthogonale humaine.

Plus loin, on plonge dans la profondeur de l’océan avec Ursula Biemann, et plus précisément dans la couche sous-marine. Le canal SOFAR permet au son de traverser des grandes distances : une immersion dans des sons étranges éveillant tant la curiosité scientifique que des craintes ancestrales.

Ursula Biemann, Acoustic Ocean, 2018 ©Thomas Lanne

Fulgurances

Dans la première cour prend place Aeromancy, le grand et délicat travail de Dane Mitchell : une étendue d’objets en verre inspirés des fulgurites, les concrétions de silice formées par la foudre au point d'impact, dans un sol sableux. Avec ce geste l’artiste donne à voir l’invisibilité d’un phénomène puissant et mystérieux.

 

Dane Mitchell, Aeromancy sketches of meteorological phenomena, 2014-2018 ©DR

Passages

Les œuvres de Maria Loboda, évoquant les portes chinowa des temples shinto, et de Charwei Tsai & Tsering Tashi Gyalthang, autour du Livre tibétain des morts, questionnent le concept de seuil entre sacré et profane ou entre vie et mort, closant un parcours captivant et poétique.

Vue de l'exposition ©Thomas Lanne

Pratiques cosmomorphes - (Ré)générer le vivant
À l’IAC jusqu’au 28 juillet

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