Programmation / De retour du 28 mai au 1ᵉʳ juin 2025, le festival Nuits sonores promet une 22ᵉ édition foisonnante. À nouveau aux Grandes Locos pour les "days" et la "closing", à la Sucrière pour les "nights' ; la programmation vient encore d'être étoffée.
« Nous ne sauvons pas le monde, nous organisons un festival » : l'édito de la première annonce de la programmation 2025 des Nuits sonores était sentencieux. Un surprenant communiqué d'Arty Farty (association organisatrice du festival) précédait l'annonce des premiers noms, déclarant que « face au contexte accablant, penser que nous serions hors-sol et déconnectés serait renoncer, abandonner le plus important. »
Le festival s'engage donc (à nouveau) à « embarquer avec lui » une nouvelle génération d'artistes et festivaliers pour « une expérience collective inoubliable », avec, au programme, pas moins de 200 artistes programmés. Pour rappel, l'édition précédente avait investi pour la première fois Les Grandes Locos, ancien technicentre SNCF situé à la Mulatière. Le « nouveau poumon culturel de la métropole » (selon le vice-président à la culture de la Métropole, Cédric van Styvendael) avait vu affluer pas moins de 108 000 festivaliers. Un record de fréquentation donc, témoignant aussi de la popularité de la formule "days", et d'un glissement des pratiques festivalières. Aujourd'hui, les Nuits sonores, ça se passe beaucoup le jour. Petit changement par rapport à l'année dernière cependant : deux des quatre scènes seront relocalisées dans de nouveaux espaces des Grandes Locos.
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Du soir au matin
Le festival n'oublie cependant pas d'où il vient : il sera donc toujours possible de clubber jusqu'au petit matin, en enchaînant par exemple une place "day" (16h – 00h) avec un autre "night" (22h – 5h) : la place est entre 35 et 42€ pour un "day", entre 29 et 35€ pour une "night" et entre 44 et 48€ pour le dernier après-midi, celui dit de la "closing".
L'année dernière, les nuits étaient réparties dans quatre lieux de la métropole : la grande halle H7, le Sucre, la Sucrière et le Transbordeur, créant ainsi une couverture du festival inédite dans la métropole de Lyon, mais éparpillant peut-être un peu au passage son public. Cette année, c'est un lieu unique qui accueillera les noctambules : la Sucrière, avec trois scènes distinctes. Une 360° dans l'enceinte de la sucrière, une club dans l'enceinte du Azar et une consacrée aux expériences live au Sucre.
S'y se succèderont bon nombre de performances sonores mais aussi visuelles avec plusieurs scénographies lumineuses comme la création live et audiovisuelle hallucinatoire imaginée par James K et Heith en collaboration avec l'artiste et chercheuse Gunseli Yalcinkaya accompagnée d'Andrea Belosi de Tor studio : une présentation en avant-première mondiale dans le cadre de la coopération européenne Times.
Création visuelle toujours, les performances et shows chorégraphiés seront aussi de mise, avec en avant-première, la création Bodycontrol du collectif Techno Body Music, mêlant musique industrielle et performances BDSM.

Des nouveaux noms annoncés
Surprise, le groupe Digital Mystikz, formé de Mala et Coki donnera à entendre certains des sets dubstep qui ont su faire rayonner le genre, leur mythique morceau Anti war dub figure d'ailleurs dans le film Children of men.
La formule de nuit accueillera Robert Hood, fervent défenseur d'une techno minimaliste et expérimentale, compère d'antan de Jeff Mills – d'ailleurs programmé sur la "closing". Tous deux sont les cofondateurs d'Underground Resistance. Son style, à la fois épuré et expérimental, donnera à entendre des rythmes puissants, des basses groovy d'une simplicité essentielle.
L'instigatrice du fameux remix de Levitating de Dua Lipa sera aussi de la fête. Nuits sonores accueillera The Blessed Madonna pour la 4e fois, donnant à entendre ses sets fédérateurs, ceux-là même qui lui ont valu le titre de « reine de la house mondiale ».
Manu Le Malin fera vibrer les murs de la Sucrière, rappelant au passage son rang de légende de la hardcore française. Il se produira au cœur d'une seconde nuit entièrement consacrée aux musiques hardcore. On y retrouvera Omaks et Basswell qui se sont produits à la boiler room organisée à la Halle Tony Garnier en novembre dernier, ainsi que des propositions plus expérimentales telles que le groupe japonais Violent magic orchestra (aux influences gabber et cyberpunk) ou encore les punks anarchistes de Volition Immanent.
Des expériences originales sont toujours au programme de cette nouvelle annonce de line-up : Ambiance médiévale pour les sets live de John Maus, pionnier originaire du Minnesota qui a su mêler sa voix (de baryton) avec des synthétiseurs, donnant un aspect unique à une pop gothique rétrofuturiste. Nuits sonores accueillera aussi un groupe originaire de Kinshasa, Tshegue, dirigé par la chanteuse Faby Sy, croisant postfunk et percussions épileptiques.
En b2b, amitiés d'artistes
La formule nocturne de Nuits sonores accueillera bon nombre d'artistes habitués du festival, des âmes fidèles à l'événement mais aussi à certaines relations artistiques qui seront célébrées sur scène sous forme de collaborations live. On peut notamment citer l'ex-manager des Daft Punk Busy P qui partagera les platines avec Mad Rey, porteur du renouveau de la scène house française.
La championne de l'électro, house disco et minimale Jennifer Cardini reviendra une fois de plus, cette fois-ci en compagnie de Pablo Bozzi, artiste à l'EBM sombre, membre de Soft crash depuis 2020. Chloé Thevenin, cofondatrice du label Kill the DJ dialoguera avec Solomun, DJ germano-bosniaque aux influences hip-hop, soul, funk et RnB.
Expériences
Un concert spécial de Suzanne Ciani se tiendra aux Célestins. Une collaboration inédite pour célébrer l'une des pionnières de l'électronique néo-classique qui a transformé radicalement la manière dont la musique est produite et écoutée aujourd'hui. Un concert précieux par celle qui fut cinq fois nommée aux Grammy awards et pourtant peu médiatisée auprès du grand public.
La programmation complète des Nuits sonores lab aura pour thème "techno-politique", interrogeant en partie les musiques électroniques mais aussi et surtout le progrès technique, les nouvelles technologies et leurs interpénétrations avec le politique et la politique.
Nuits sonores est un gros festival, et pas la moitié des noms annoncés ont été cités. Apprenez en plus sur le site de Nuits sonores.
Nuits sonores
Du 28 mai au 1ᵉʳ juin dans toute la métropole ; entre 29 et 48€ la formule à l'unité (day, night ou closing)