Battles, en ordre de bataille

Battles + ZZZ + 123 MRK + Peal

Les Abattoirs

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

En tête d'affiche cintrée, d'un festival qui ne l'est pas moins, Battles débarque avec "La Di Da Di" album au titre trompeur où le trio continue de livrer bataille aux équations d'un math-rock parfois difficile à suivre mais au combien intelligent.

On ne trouvera sans doute pas titre plus en contradiction avec la musique de Battles et avec le contenu de l'œuvre précise qu'il est censé représenter symboliquement que La Di Da Di.

Manière de chantonnement beatlesien (Ob-la-di-Ob-la-da) ou de pop bubble gum sans parole mais maculée de yaourt, ne disant pas son nom — et pour cause, ce n'est pas le sien. Quiconque connaît un peu Battles (pas de quoi remplir un stade, mais bon) sait que la musique de ces matheux du rock — si l'on peut encore appeler cela du rock — émarge à l'extrémité opposée du spectre musical à celle du chantonnement léger en onomatopées lâchées par inadvertance.

La Di Da Di, tu parles ! Le sabir battlesien, comme une mise en vrac de celui des Beatles, est tout autre. C'est une langue musicale que personne ne parle et qu'ils continuent eux-mêmes d'explorer. Dans laquelle ils se sont parfois perdus à force d'ambition, de chausse-trappes et de labyrinthes emmêlés de leur propre fil d'Ariane (Mirrored en 2007), question de point de vue. Jamais avare d'un contre-pied, le suivant Gloss Drop avait les airs festifs d'un après-midi récréatif chez les Animal Collective — avec comme invités Kazu Makino de Blonde Redhead et Gary Numan. Mais le contre-pied fut tout aussi déstabilisant pour eux.

La Di Da Di constituerait presque un retour aux bases, à cette période où le trio était quatre — dont les fans les plus hardcore sont infiniment nostalgiques — mais avec, en infusion, les expériences précitées (embardées dance, afro pop), plus ou moins réussies, plus ou moins assumées, affichant l'évidence d'un disque de Battles (pas de paroles) en exposant d'abord ses paradoxes — quand le paradoxe devient logique et la déconstruction, construction : vous êtes arrivés chez Battles. C'est bien en les multipliant que Battles additionne les amateurs autant qu'il les divise. Peut-être n'attend-on pas autre chose d'un groupe de math rock : peu importe le résultat de l'opération, ce qui compte c'est le raisonnement. SD

Festival Electrochoc
Aux Abattoirs à Bourgoin-Jallieu du 31 mars au 9 avril

Electrochoc system

Danse et arts numériques, musique expérimentale et images hypnotiques, le spectacle Hakanaï (Cie Adrien et Claire B.) qui ouvrira Électrochoc aux Abattoirs le 31 mars, annoncera d'emblée la ou plutôt les couleurs. Ardentes, vives, stroboscopées.

Celles d'un festival qui tranche dans le vif de l'avant-garde. Si Battles en est un maillon fort, on en comptera d'autres les deux soirs suivants : rétrofuturisme électrorock néerlandais avec zZz, post-rock grenoblois avec les voisins de Peal, rétro house de Chicago avec Don Rimini qu'on ne présente plus, et un gros bloc africanisant (les producteurs italiens Crisci (Clap ! Clap !) et DJ Khalab versé dans l'afro-futurisme et le collectif de DJ afro-électro, Mawimbi.

La suite, qui reprend du 7 au 9 avril, est encore plus éclectique et désarmante, de la jeune lyonnaise Scampi, passée du folk au trip hop à Scratch Bandit Crew, de Panda Dub à Balkan Beat Box (comme leurs noms l'indique). Il en est ainsi d'Électrochoc, il faut se laisser porter jusqu'aux Abattoirs et sans rien préjuger de ce qui va arriver, attendre la décharge mortelle. D'adrénaline, la décharge. SD

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