Duelist
de Lee Myung-se (Corée du Sud, 1h50) avec Ha Jiwon, Gang Dongwon...
On avait croisé Lee Myung-se sur les étals des vidéoclubs quelques années en arrière avec son premier long, Sur la trace du serpent, polar clippé à outrance recelant quelques onctueux morceaux de bravoure dans son overdose stylistique (dont une scène incroyable sur le Holiday des Bee Gees). Ici, pour ce film de sabre a priori classique, le réalisateur s'est attardé sur le fond pour mieux pulvériser la forme. L'intrigue (une enquête sur un trafic de fausse monnaie, où s'affrontent une inspectrice hommasse et un homme de main androgyne) est tortueuse, et s'efface régulièrement derrière les performances visuelles du metteur en scène. Le résultat offre à l'occasion de tels éclairs de fulgurance qu'on n'y retrouverait pas grand chose à redire (la première confrontation entre les deux principaux protagonistes, au son de Gotan Project, est une pure merveille) ; mais cette surenchère finit par avoir raison de l'âme du métrage, curieux patchwork entre un faux classicisme narratif, très habilement déconstruit, et cette foutue touche de contemporanéité à tout crin, versant dans l'excès dommageable. FC