La nuit vire au vert
Peu à peu, la nuit essaye de se faire plus écologique et artisanale. Les initiatives sont encore peu nombreuses mais certains responsables de bars affirment vouloir faire encore plus et mieux.Marion Quillard et Nadja Pobel

Chez certains, le développement durable est même devenu une politique d'entreprise. Le 6e continent, bien connu pour son militantisme et sa défense de l'interculturalité a même rebaptisé sa manifestation annuelle «éco-festival» (du 26 mai au 6 juin 2009). L'association s'intéresse de près aux moyens de locomotion des spectateurs : pour ses deux jours au Parc de Gerland, les organisateurs négocient avec les TCL pour prolonger les horaires de nuit du métro, et un parking à vélos surveillé sera mis à disposition des festivaliers. Au Cowboy & Co, c'est la déco qui a attiré le plus de soins. Isabelle Trenaux, gérante de ce restaurant et juice bar, l'a voulue naturelle du sol au plafond : le parquet est en bois brut (issu d'arbres de la région), le mur est recouvert de chaux, on mange sur des troncs d'arbre et on s'assoit sur des bottes de paille. «En plus de la déco, j'utilise un maximum de fruits et de légumes bio. D'ailleurs, je ferais plus si c'était moins cher. Et j'utilise aussi des ampoules à basse consommation». Car en plus d'être écologique, les fameuses LEDs (diodes électroluminescentes) sont économiques : à La Chapelle, on a investi 70 000€ sur quatre ans pour un passage à 90% des éclairages en LEDs ou iodure. Et selon Philippe Mazmanian, chef de sécurité HSE (Hygiène, Sécurité, Environnement) du lieu, c'est une économie incontestable : «Ces ampoules durent trois fois plus longtemps et consomment entre cinq et dix fois moins d'énergie que les ampoules classiques ! On voit vite le résultat sur la facture énergétique...». Grâce au soutien de la Mairie du 5e, La Chapelle a aussi revu l'ensemble du circuit de consommation. Les fournisseurs jouent le jeu et ont accepté de réduire leurs emballages. Grâce à la création d'un espace de stockage plus grand, la fréquence de leurs livraisons a été divisée par trois, afin de contribuer à la baisse des émissions de CO2. Servies au pistolet et non plus à la bouteille, les boissons permettent une réduction d'au moins 25% des déchets. Exemple à suivre...