De Pascal Chaumeil (Fr, 1h45) avec Diane Kruger, Dany Boon...
Le navet français de cette rentrée, ce n'est ni Les Seigneurs, ni Astérix, ni Stars 80, tous échappant peu ou prou à l'infamie, mais bien ce calamiteux Plan parfait. C'est une surprise car Pascal Chaumeil avait su, avec son très bon Arnacœur, revitaliser un genre (la comédie française) en lui insufflant charme et légèreté, et en misant sur un impeccable double duo d'acteurs (Paradis / Duris et Damiens / Ferrier). Un plan parfait tente de refaire le coup mais le casting est sa faiblesse la plus criante : le tandem Kruger / Boon n'est jamais crédible, elle peu à l'aise avec des gags il est vrai éculés, lui jamais émouvant dans la partie romantique. Quant aux deux seconds rôles comiques, ils ont été confiés à des comédiens dont la médiocrité et la vulgarité posent franchement question. Surtout, Chaumeil n'arrive jamais à dépasser le programme de son pitch, qui reprend sans génie la formule Francis Veber en version homme / femme, si bien qu'on a en moyenne trente minutes d'avance sur son scénario. Enfin, Un plan parfait surfe sur la "morale" de la comédie populaire française où les riches disposent des pauvres à leur guise. Qu'ils les méprisent ou qu'ils les autorisent à entrer dans leur cénacle, c'est toujours eux qui décident de la répartition des rôles. Lucidité ou idéologie ? À vous de voir – ou pas !
Christophe Chabert