La Cinémathèque de Grenoble propose de (re)voir "Manhattan", l'un des chefs-d'œuvre de Woody Allen. Une programmation en lien avec l'expo du Musée de Grenoble consacrée à Georgia O'Keeffe.
En résonance avec Georgia O'Keeffe et ses amis photographes, l'exposition actuelle du Musée de Grenoble consacrée à cette peintre américaine (1887-1986) qui sut notamment sublimer les lignes géométriques de New York, la Cinémathèque a trouvé LE film capable de rivaliser avec ses toiles dans la célébration de la Grosse Pomme : Manhattan (1979) de Woody Allen. Sa seule ouverture sur le Rhapsody in blue de Gershwin, tandis qu'en voix-off le narrateur peine à trouver les mots pour exprimer son amour inconditionnel pour sa ville, et que défile à l'écran une succession de scènes discontinues appartenant au quotidien new-yorkais, figure dans le panthéon du 7e art.
Quant à la suite, elle est un condensé du cosmos allenien : le cinéaste y campe un quadra un brin névrosé, entre deux (ou trois) femmes – dont évidemment un tendron (la juvénile Mariel Hemingway) –, qui tombe amoureux de la copine de son meilleur ami, Diane Keaton. Et ce, alors qu'elle avait tout pour l'agacer, dont une façon snobinarde bien à elle de prononcer le nom de Van Gogh !
Cette promenade chez les bobos de New York à l'orée des années 1980 est aussi une grande escapade romantique au cœur d'une ville désormais promise à l'éternité, grâce à la photo en noir et blanc et en scope de Gordon Willis, chef-opérateur de la trilogie du Parrain et de nombreux autres Allen. Enfin, miracle suprême du cinéma, aucun couple ne peut plus voir le Queensboro Bridge sans chercher le banc à ses pieds afin de reproduire l'affiche du film...
Manhattan, vendredi 4 décembre à 20h à la Cinémathèque