Par la petite porte

Stages / Décriés par une génération fatiguée de servir de main d’œuvre gratuite, les stages dans la culture peuvent pourtant s’avérer utiles. Dorotée Aznar

«Si on arrive au bon moment et que l’on parvient à faire ses preuves, le stage reste le meilleur moyen pour intégrer une institution culturelle. C’est sur le terrain que l’on fait la différence». Jeanne Tayol a ainsi enchaîné un stage de six mois en médiation culturelle à la Villa Gillet et un poste en alternance pendant un an. «Après un stage qui s’est particulièrement bien passé, la Villa Gillet a voulu me garder. Comme ils n’avaient pas les moyens de m’embaucher, j’ai cherché une forme de contrat aidé. Après ce contrat, j’aurais pu obtenir un poste stable si j’étais restée à Lyon». Si le parcours de cette ancienne étudiante en Master de Lettres Modernes appliquées à la rédaction professionnelle semble idéal, il n’est pourtant pas si atypique. De véritables passerelles entre l’université et les institutions culturelles peuvent en effet exister.De bonnes assises
La Villa Gillet a développé des liens avec toutes les universités (à l’exception de Lyon 1) et l’École Normale Supérieure. À Lyon 2, il existe même une UV consacrée au festival organisé par la Villa Gillet, les Assises Internationales du Roman (dans la filière Lettres appliquées à la rédaction professionnelle). Un moyen pour les étudiants de prendre une part active à ce festival de littérature tout en valorisant leur diplôme. Ainsi, une soixantaine d’étudiants participe chaque année à l’événement, certains animent des rencontres en bibliothèques et en librairies et des «grands répondants» sont sélectionnés pour participer aux tables rondes et poser des questions aux écrivains invités. L’une des clés du succès est l’investissement du corps enseignant. «Nous travaillons avec des professeurs qui trouvent un intérêt à ce que l’on propose et qui pensent que ce type de travail des étudiants, en dehors de l’université, doit compter dans leur parcours universitaires», explique Isabelle Vio, chargée de la communication et des médiations culturelles à la Villa Gillet. «Gagner des points» certes, mais pas seulement. Ce type d’expériences permet également aux étudiants d’entrer en contact, parfois pour la première fois, avec une institution culturelle. Certains peuvent même décrocher un stage, voire un emploi, si affinités.