Éric Desnoues creuse son sillon avec malice. Le directeur du Festival de musique baroque de Lyon joue à nous surprendre encore et encore. On l'attend sur une programmation, il en offre une autre. On le soupçonne de préparer un concert improbable, il se montre encore plus décalé. 27 ans après son lancement, le Festival se renouvelle, en constante recherche de pépites musicales, d'excellence et d'ouverture. Pour cette nouvelle édition, trois géants de la musique baroque sont mis à l'honneur. Purcell et Pergolèse à l'occasion de l'anniversaire de leur naissance, Haendel à l'occasion de celui de sa mort. Aux côtés de ces trois grands, Éric Desnoues partage avec le public ce qu'il appelle ses «coups de cœur». Des projets musicaux atypiques où les esthétiques se confrontent, où les genres a priori opposés s'enrichissent mutuellement. Il en va ainsi du tout premier concert «Chants sacrés vénitiens et persans», objet musical rare, dialogue passionnant entre l'Islam, le monde catholique et les chants de transes aux mélopées suaves ; fruit d'un travail de recherche remarquable du chef d'orchestre Denis Raisin-Dadre. Dans un autre genre, Jordi Savall aborde un répertoire nouveau, la musique celtique, sur son instrument de prédilection, le dessus de viole. Et puis encore, dans les atypiques, une soirée «concert au café Zimmermann» où Diana Baroni au Traverso et Dirk Börner au clavecin nous invitent à revivre l'esprit du célèbre café de Leipzig qui accueillait les concerts dirigés par Jean-Sébastien Bach. Pascale Clavel
27e Festival de musique Baroque de LyonÀ la Chapelle de la Trinité du 28 novembre au 26 mai.