À la recherche du temps perdu

Électro / Quand il ne voyage pas dans le temps avec son album «Intergravissimas», Anton X sillonne les clubs aux quatre coins du globe. À Lyon en revanche, ses nuits sont moins trépidantes, les dancefloors d’ici semblant mystérieusement bouder ses talents de Dj… Stéphanie Lopez

On connaît la chanson, cette vieille rengaine qui nous serine que «nul n’est prophète en son pays», et encore moins en sa ville. Anton X n’est pas prophète, il serait plus du genre «pro de la fête» : Dj depuis 1996, artisan du dancefloor et producteur tech-house à ses heures. Il va jouer au DV1 vendredi 29 janvier, ce sera sa première date lyonnaise pour 2010, et si le proverbe s’acharne, ce pourrait bien être la dernière aussi. Mais le Vaisois qui grimpe à l’export s’est fait une raison. Il se dit résigné : «Je joue beaucoup plus souvent à l’étranger que dans ma propre ville, c’est un fait. Il faut croire qu’aux yeux des organisateurs de soirées, on est moins crédible quand on habite à côté de chez eux que lorsqu’on vit à l’autre bout du monde». Du coup Anton X passe le plus clair de son temps sur d’autres continents. À Montreal, sa ville de cœur, où il enchaîne régulièrement les mixes au Parking et au Circus After Hour. À Madagascar, New York, Prague, Barcelone, Kuala Lumpur… En attendant de nouvelles dates, courant 2010, en Australie, en Afrique du Sud et en Nouvelle-Calédonie.CLUB-TROTTER
Des villes exotiques, des horizons lointains… Les clubbers d’ailleurs aiment Anton X, qui le leur rend bien. «Après la musique, les voyages sont clairement ma deuxième passion», résume le club-trotter, qui part régulièrement se ressourcer en mode routard sac à dos au fin fond de la brousse ou de la pampa latino. Autant d’ouvertures sur le monde qui nourrissent sa musique une fois de retour dans son studio. Pourtant, si son album «Intergravissimas» possède un grain électro parsemé d’instruments «world», Anton X nous convie sur ce disque à un autre type de voyage. Il s’agit cette fois de remonter le temps, loin des tendances fluo-dance du moment, pour laisser filer son imagination autour d’un concept : créer la bande-son de l’Intergravissimas. En dix titres, Anton X explore ainsi la faille temporelle survenue à la fin du XVIe siècle, lorsque le pape Grégoire XIII instaure le calendrier grégorien : dix jours de l’histoire passent alors à la trappe. En tombant définitivement out of time, cette décade tombe aujourd’hui à pic pour nourrir l’imaginaire du producteur, qui confie avoir conçu son album «comme la BO d’un film où s’imposait l’image d’une ville fantôme». Derrière ses influences techno, house ou drum’n’bass, «l’idée première d’Intergravissimas était de transposer la technologie actuelle dans une époque révolue, en instaurant un décalage entre les polyphonies de la Renaissance et l’électro d’aujourd’hui», explique le Dj. De là à dire qu’"Intergravissimas" pourrait faire date en cette nouvelle décennie, il n’y a qu’un pas (de danse) qu’on lui souhaite de Lyon à Taipei.ANTON X
Au DV1, vendredi 29 janvier.

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