Actu / Les artistes qui se sont installés dans la friche RVI, située dans le troisième arrondissement ont jusqu'au 31 juillet pour quitter les lieux. Une partie des occupants sera «relogée», à partir du 1er septembre.Dorotée Aznar
Mardi 8 septembre, Georges Képénékian, adjoint à la Culture au maire de Lyon, Gilles Buna, adjoint à l'Urbanisme et Thierry Philip, maire du 3e arrondissement ont convoqué la presse pour annoncer que les artistes qui occupent les quelque 30 000 mètres carrés de la friche RVI, située dans le troisième arrondissement de Lyon, devraient quitter les lieux au plus tard le 31 juillet. Un «projet d'intérêt général» doit en effet débuter très prochainement avec l'installation en lieu et place de la friche, dès 2012, d'un Campus de l'alternance et des métiers avec une extension de la Société d'enseignement professionnel du Rhône (SEPR), la création d'une bibliothèque, d'un gymnase, de logements privés à destination des étudiants... Un calendrier serré qui complique la tâche de Gérard Collomb qui s'était engagé avant les élections à «reloger» les artistes. «Nous avons beaucoup travaillé pour trouver un espace aux artistes de la friche RVI, mais nous n'avons pas trouvé de lieu aussi vaste. Tous ne seront donc pas relocalisés à Lyon, mais nous nous n'avions jamais dit que l'on trouverait un espace identique», plaide Georges Képénékain. C'est finalement un lieu dix fois plus petit qui sera proposé aux frichards, le bâtiment Lamartine, près du stade Marc-Vivien Foé. Élement de tension supplémentaire, le lieu ne sera disponible qu'à partir du 1er septembre, soit un mois après l'évacuation de la friche.
«La culture, on s'en friche»Réunis devant la mairie du 3e arrondissement sous des banderoles «La culture, on s'en friche», quelques artistes manifestent leur mécontentement et leur incompréhension. «Nous allons sans doute attendre plusieurs mois avant ne pouvoir entrer dans le bâtiment Lamartine. Certaines personnes ne peuvent pas ne plus avoir de lieu car leur activité, qui est une activité économique, sera directement mise en péril. Les artistes qui travaillent sur la prochaine Biennale de la Danse par exemple, où vont-ils stoker leurs décors, dans la rue ? En plus, à Lamartine, on n'a que 3000 mètres carrés, qui va devoir partir ? 400 artistes tournent régulièrement sur la friche. C'est un lieu utile», explique Omar, l'un des administrateurs de la friche. De son côté, Thierry Philip prône le grand nettoyage : «C'est la fin de l'autogestion. On garde les artistes et on se débarrasse du reste».