Photographie / La photographe Ebru Ceylan expose paysages et portraits au Bleu du ciel, d'une force esthétique remarquable.
L'immensité des paysages et l'intensité des présences humaines (et de leurs regards) : tels sont les deux pôles entre lesquels oscillent les œuvres de la photographe turque Ebru Ceylan. Les images de très grand ou plus petit format, exposées au Bleu du ciel, nous entraînent parmi les plaines, les ruines antiques ou les montagnes pelées d'Anatolie. « Un voyage intérieur dans lequel je cherche des parties de moi-même... Le désir de construire un monde intérieur à partir de lumières, de pierres, de formes et d'images » écrit Ebru Ceylan dans le catalogue de son exposition.
Née à Ankara en 1976, Ebru Ceylan est à la fois photographe et cinéaste, souvent aux côtés (comme actrice, scénariste...) de son mari Nuri Bilge Ceylan, Palme d'or à Cannes en 2014 pour Winter Sleep. On retrouve d'ailleurs l'esthétique contemplative du cinéma du couple dans les photographies d'Ebru Ceylan. Le soleil, la neige, la terre, les roches y deviennent des éléments dramatiques quand ils s'opposent en forts contrastes, ou poétiques et ouverts lorsqu'ils se fondent l'un dans l'autre avec des horizons infiniment reculés. Plus rarement aussi, mais avec tout autant de maestria, l'artiste se concentre sur des détails ou des espaces plus restreints : un étendage de linge dans un écrin de verdure baigné de soleil, une femme assise, vue de dos, devant une fenêtre ouverte et un rideau qui se gonfle de vent... Douceur ou violence des éléments sur lesquels Ebru Ceylan porte un regard puissant et serein.
Ebru Ceylan, Inner World
Jusqu'au 28 décembre au Bleu du Ciel (Lyon 1er) ; entrée libre.