Ils se moquent de leurs camarades, leur volent leur goûter et leur tirent les cheveux ; bref les enfants, avant d'être formidables, sont de petites enflures, et peu nous chaut que Jacques Martin en fasse un triple axel dans son caveau de la Guillotière.
Dans le cas du protagoniste d'Un léger bruit dans le moteur c'est même un euphémisme puisque, vivant dans un patelin tout ce qu'il y a de plus paumé et misérable, celui-ci a pour hobby de trucider ses semblables. Ça a commencé avec son demi-frère, dont il a fracassé le crâne avant de plaider l'accident de balançoire. Ça a continué avec l'institutrice, soi-disant tombée sur un coin de bureau, et il n'aura de répit que quand il sera complètement libre de mettre les voiles.
En théorie, cette BD parue chez Physalis en septembre n'est, comme le roman dont elle est adaptée, pas à mettre entre toutes les mains. Narrée comme une rédaction et mise en scène à la manière d'un film d'épouvante (elle déploie à ce titre la même ambiguïté que le Joshua de George Ratliff), elle mérite en pratique d'être lue par le plus grand nombre. Ne serait-ce que pour le coup de crayon crépusculaire et carnavalesque de Jonathan Munoz, son jeune dessinateur drômois, attendu chez Expérience jeudi 15 novembre.
Benjamin Mialot