de Felix Van Groeningen (Bel/Fr, 2h05) avec Tom Vermeir, Stef Aerts, Hélène De Vos...
Deux frères dissemblables — l'un besogneux, l'autre d'un tempérament fêtard et négligeant — font des étincelles en s'associant sous l'enseigne du Belgica et finissent par se déchirer, au risque de couler le fonds de commerce... Faut-il chercher dans la nouvelle réalisation de l'auteur d'Alabama Monroe une allusion parabolique aux incessantes frictions parasitant les relations entre Wallons et Flamands ?
Van Groeningen poursuit sa représentation chamarrée — déjà bien entamée dans La Merditude des choses (2009) — d'un pays baroque soluble dans la bière, seul remède accessible apparemment pour lutter contre une misère structurelle. Si Belgica rappelle tous ces films bâtis sur le mode “fabuleuse ascension d'une bande de copains / déclin après engueulade” (notamment Soul Kitchen de Fatih Akin), où la chute à venir est perceptible dès les fondations de l'entreprise, il est étonnamment dépourvu de pessimisme. L'amertume n'a pas sa place dans un conte moral belge : on la réserve aux breuvages houblonnés. VR