Axel Auriant-Blot, élevé en batterie

Ça commence comme une démonstration sur cet instrument « qui reste quand on a tout oublié » : le swing d'un chabababada, la rigueur d'une marche militaire, la folie d'un carnaval de Rio. Tout passe par la batterie. La preuve par l'exemple. C'est sans doute ce qui a fasciné Adrien en plus d'un trésor hérité de sa grand-mère : des disques vinyles. Armstrong et consorts. En rythme, le protagoniste apprend ses leçons, carré de l’hypoténuse et fables de La Fontaine. Une bagarre dans la cour de récré ? C'est l'occasion d'un passage de beatbox.

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Tout est matière à se rapprocher de l'instrument fantasmé et surtout d'être un garçon irréprochable pour qu'à 13 ans « et demi » , il se voit enfin octroyer par ses parents l'objet de ses désirs qui l'accompagnera jusqu'à ses premières amours adolescentes. Évidemment, il serait facile de plus se souvenir du Cri-Cri d'amour d'Hélène et les garçons que de l'avènement de Ringo Starr. Axel Auriant-Blot a le rôle de l'ado bien sous tous rapports. Mais, à 19 ans, l'acteur épate. Formé au Conservatoire de théâtre de Paris XIX^e, réellement batteur pour des stars mainstream (Joyce Jonathan, Nicoletta...), il a surtout une capacité à occuper sans mollir la scène 90 minutes, avec seulement cet instrument : une batterie.

Whiplash

Il se fond-là dans le rôle que l'auteur Cédric Chapuis a longtemps tenu et pour lequel il a obtenu, comme le metteur en scène Stéphane Batlle, une nomination aux Molière en 2016. Ce n'est pas par son écriture que cette pièce séduit – la dramaturgie est basique, les blagues souvent peu drôles et surtout pas nécessaires – mais par la capacité de l'équipe à se mettre réellement au service de cet instrument.

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À aucun moment, la batterie ne semble être un prétexte pour faire exister cette bluette qui d'ailleurs pêche par exagération à décrire Adrien comme un « autiste – euh un artiste ». Ce gamin n'est pas malade mais attaché à son instrument comme à un objet transitionnel que, peut-être, il abandonnera une fois l'enfance dépassée.

L'artiste Axel Auriant-Blot semble lui habité par la même force que son rôle. Comme le rappelle délicatement Metallica en fin de partie, « nothing else matters ».

Une vie sur mesure
À la Comédie Odéon jusqu'au 17 juin