Classique / La pianiste franco-géorgienne Khatia Buniatishvili est de retour à Piano à Lyon. Qui ne l'a jamais vue en concert doit s'y précipiter parce que les moments de musique que nous offre la diva du piano sont inouïs.
Khatia Buniatishvili met chaque fois sa vie en jeu : elle danse langoureusement, elle mène un combat torride, elle est en rage et passe d'une violence folle à une tendresse excessive. Toute la palette d'émotions y passe, le public en sort rincé, émerveillé, déboussolé. Stupéfiante ! Elle l'est par son look qui réveille les ambiances grisâtres des salles de concert, par son jeu musclé, gracieux, déroutant, provocant.
Khatia Buniatishvili est tout à la fois une rock star dans la plus pure tradition, la Beyoncé du piano, la pianiste la plus glamour de tous les temps, une star planétaire du clavier, une pianiste sexy qui dérange, elle a ses ultra fans et ses ultra détracteurs. Ses interprétations sont volcaniques, charnelles et le monde musical reçoit un choc tant esthétique qu'émotionnel dès qu'elle effleure son piano. Khatia Buniatishvili bouscule tout, mais pas dans le but de tout bousculer, elle a été élevée ainsi, sans tricher, ni avec la vie, ni avec le piano. Cela dérange les puritains du clavier parce qu'elle joue avec une grande technicité, mais aussi avec une liberté folle, elle dépoussière les oreilles et émoustille tous les organes de ceux qui l'écoutent. Ce n'est même pas une provocation que de dire... peu importe ce qu'elle met sous ses doigts, elle peut tout interpréter et ce qui se joue devant nous est à la fois immatériel et sensuel.
Pour ceux qui veulent savoir ce que Khatia Buniatishvili interprète à Lyon : elle nous emporte du côté de chez Liszt et de sa magnifique Rhapsodie espagnole, du côté de chez Brahms et sa Sonata n°3 opus 5 remplie de contrastes saisissants. Les amateurs de salons feutrés peuvent rester chez eux. Quant aux autres mélomanes, ils vont faire une expérience de l'extrême.
Khatia Buniatishvili
À la Salle Molière dans le cadre de Piano à Lyon le vendredi 4 mai