Lundi 3 mai 2021 Repoussée, remodelée, raccourcie, la 19e Biennale de la Danse aura cependant bien lieu. Et c’est avec une certaine joie que nous vous en présentons les grands axes et quelques spectacles à ne pas manquer.
Danse / De l’abstraction enjouée de Lucinda Childs à la rage expressionniste de Oona Doherty, (La)Horde et le Ballet National de Marseille traversent quatre univers chorégraphiques pluriels. Un programme vibrant de toutes les puissances de la danse.
Sur le plateau, de petits signes rouges tracent des lignes sautillantes et une écriture cursives à toute allure. Ce sont quatre danseuses et quatre danseurs, mais ce pourrait être aussi bien des lettres d’un alphabet de la vitesse et de la grâce, des flammèches de joie intempestive, des fragments de géométrie vivante…
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L’écriture limpide de Lucinda Childs se déploie sur la musique acidulée de John Adams, et précipite, ou ralentit, sauts, voltes, pointes, petits portés rapides. Dans cette pièce intitulée Tempo Vicino créée en 2009 pour le Ballet de Marseille, l’abstraction a, avec la grande chorégraphe de la postmodern dance américaine, un goût et une ébullition de champagne !
Expressionnismes puissance trois
Les trois pièces suivantes sont, chacune à leur manière, davantage expressionnistes. One of Four Periods in Time (Ellipsis) de Tânia Carvalho, créée en 2021, bascule de tableau atmosphérique en tableau atmosphérique, distillant ici et là une inquiétante étrangeté. La seconde partie est particulièrement intense, avec des emprunts à la gestuelle coupante et percutante de l’univers de William Forsythe.
Le Ballet s’offre ensuite une parenthèse festive et décomplexée avec la première œuvre pour la scène d’une des reines du voguing et du ballroom, Lasseindra Ninja. Champagne là encore, mais dans un tout autre genre que celui de Childs, avec ondulations sensuelles, techno et spirales en transes vertigineuses.
Enfin, la jeune chorégraphe Oona Doherty clôt le bal avec une pièce "nombreuse" (22 danseurs) et forte, où la danse s’entremêle sans cesse et insensiblement à une gestuelle brute et violente de contestation sociale, et/ou de révolte existentielle. Le tout sur une bande sonore mixant musique religieuse et argot irlandais !
(La)Horde & le Ballet National de Marseille, Childs/Carvalho/Lasseindra/Doherty
À la Maison de la Danse du mercredi 14 au vendredi 16 décembre
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