Les dix expositions incontournables de mars à Lyon
Sélection / Pour ce nouveau rendez-vous avec les lieux de l'art lyonnais, Le Petit Bulletin vous propose un périple fait d'hommages et d'émerveillements, d'énigmes et de danse mais également de sensibilité et de violence. Dix moments d'art pour rêver, apprendre et réfléchir.

Photo : Vue de l'exposition ''Burned with desire'', Manifesta 2025 © Guillaume Grasset
Quelque chose de Phénix

Sculpture / Avec cette exposition touchante, la galerie Tator souhaite rendre hommage à la vie et à l'œuvre d'un précieux compagnon de route récemment disparu. Directeur technique de la galerie et de la Factatory, instigateur de projets artistiques et pédagogue, Félix Lachaize était également l'auteur d'une œuvre discrète et souterraine, s'articulant autour des matériaux de récupération, origine et aiguillon de lien social. Ses performances et ses créations ponctuent les salles de la galerie, évoquant un parcours cohérent et engagé, veiné d'une subtile ironie d'inspiration dadaïste.
FM
"Quelque chose de Phénix". uvres de Félix Lachaize
Jusqu'au 28 mars à la galerie Tator (Lyon 7e) ; entrée libre
Topologies

Photographie / L'œil de Jérémie Lenoir recoupe, dans le visible accessible seulement par l'entremise d'une vue aérienne, des fragments où l'artistique surgit de l'inintentionnel. Après avoir étudié rigoureusement la zone à photographier, l'artiste suit un protocole strict qui l'amène à figer une portion de terre à midi et à quatre cents mètres de hauteur. Les lacs, les carrières, les toitures et les stockages se métamorphosent ainsi en toiles de l'expressionnisme abstrait, lieux où l'anthropique et le naturel convergent dans le secret de l'aléatoire.
FM
Topologies par Jérémie Lenoir
Jusqu'au 29 mars à la galerie Valérie Eymeric (Lyon 2e) ; entrée libre
Faire face. Histoires de violences conjugales

Photographie / Espace de recherche et de réflexion, la galerie Item est désormais devenu un lieu incontournable dans le panorama de la photographie. Après les expositions consacrées à la French Tech, à l'Afghanistan et aux concepts de progrès et de décadence, le collectif convie la photographe Camille Gharbi, présentant trois séries axées sur les violences conjugales. Trois étapes qui, par le biais d'un œil clinique et éludant ainsi les risques de pathos, dévoilent l'invisible, interrogent l'ordinaire et concrétisent l'indicible.
FM
Faire face. Histoires de violences conjugales par Camille Gharbi
Jusqu'au 5 avril à Item Galerie (Lyon 1er) ; entrée libre
Burned with desire

Peinture & sculpture / Le geste de juxtaposer les œuvres de deux artistes si différents instaure un aspect dialogique à distance, permettant l'émergence de deux foyers brûlants autour desquels la visite procède par interrogations énigmatiques. Si d'un côté l'animisme discret du togolais Kokou Ferdinand Makouvia se parchemine dans le secret de ses céramiques ou se fige dans des nébuleuses filamenteuses sur papier, de l'autre les épiphanies de l'artiste iranienne Nazanin Pouyandeh se manifestent dans un art figuratif surchargé de réalité, au point de précipiter le regard dans le tourbillon du doute. Une métaphysique désirante.
FM
Burned with desire par Nazanin Pouyandeh et Kokou Ferdinand Makouvia
Jusqu'au 11 avril à Manifesta (Lyon 1er) ; entrée libre
E vitrum et concreto

Installation / Après avoir interrogé l'imaginaire du métaverse, Guénaëlle de Carbonnières a choisi le quartier des Minguettes comme cœur de sa recherche et de création. L'artiste pose un regard haptique sur l'histoire du lieu : un regard lié à son versant physique, sa déclinaison tactile. Le paysage urbain se fragmente, puis se grave sur les surfaces, se fige sur des plaques de verre, s'imprime sur les tissus ou se dépose sur les gravats. Un projet qui, suivant la verticalité des constructions et démolitions, croise l'horizontalité de l'être humain, sujet discret qui traverse silencieusement les salles de l'exposition.
FM
E vitrum et concreto par Guénaëlle de Carbonnières
Jusqu'au 12 avril au Centre d'art Madeleine-Lambert (Vénissieux) ; entrée libre
Showtime

Vidéo / Trônant au milieu de l'installation conçue ad hoc pour l'espace de l'artothèque de la MLIS de Villeurbanne, la vidéo de l'artiste parisienne Rafaela Lopez permet de suivre l'émergence et l'évolution d'un collectif new-yorkais adepte du litefeet et de la pole dance. À la croisée entre ces deux styles, les performances des cinq danseurs introduisent un élément vivifiant dans le quotidien des usagers du métro de la Big apple, exprimant une philosophie positive et fédérative qui s'oppose à la rudesse de la société dans laquelle ils évoluent.
FM
Showtime par Rafaela Lopez
Jusqu'au 12 avril à la Maison du Livre de l'Image et du Son (Villeurbanne) ; entrée libre
Le geste du commun

Divers / Avec Le geste du commun, les commissaires Émilie d'Ornano et Livia Tarsia in Curia ont réuni trois expériences artistiques où les actes de réappropriation et de réparation personnelles et écologiques interviennent comme agissements communautaires. La ruralité queer à la fois utopique et réalisée de Gisèle Gonon, l'univers sonore, minéral et tactile de Julie Escoffier et l'aspect résiduel des créatures légendaires et de la transmission culinaire de Pierre Boggio, tracent des chemins qui mènent à des espaces résistants et de communion.
FM
Le geste du commun par Pierre Boggio, Julie Escoffier et Gisèle Gonon
Jusqu'au 19 avril à Kommet (Lyon 7e) ; entrée libre
Des lieux qui attendent

Installation / Questionnant un aspect anodin de la vie quotidienne, celui de l'attente, Sébastien Schnyder concrétise l'absurde et l'étrange dans un travail sculptural sibyllin, obstruant la libre circulation du regard. Clôturant l'exposition, la vidéo La théorie des vieilles bouteilles plonge visiteurs et visiteuses non seulement dans l'attente beckettienne d'un Godot qui ne s'affichera jamais, mais aussi dans celle qui produit l'ennui heideggérien, mise à nu de notre être et expérience totalisante du temps.
FM
Des lieux qui attendent par Sébastien Schnyder
Jusqu'au 19 avril à l'Attrape-couleurs (Lyon 9e) ; entrée libre
Le post-cubisme du bonheur

Peinture / Après avoir célébré les peintures de Jean Couty, la grande salle du musée accueille le triomphe festif du lyrisme de Claude Venard. Admiré par Jean Cocteau, ami d'Alberto Giacometti et Romain Gary et mentor de Bernard Buffet, l'artiste parisien a traversé la culture française du vingtième siècle traçant un chemin personnel dans le sillage du cubisme. Si dans ses peintures on retrouve l'espace picturale de Cézanne, Matisse et Delaunay, c'est l'œuvre de Braque et Picasso qui structure principalement le regard de l'artiste, produisant la vision fragmentée des intérieurs et celle simultanée de villes comme Paris et Venise.
FM
Le post-cubisme du bonheur par Claude Venard
Jusqu'au 4 mai au musée Jean Couty (Lyon 9e) ; de 0 à 6 €
Univers programmés

Arts numériques / Alléchante exposition autour d'enjeux très actuels, Univers programmés interroge l'évolution des pratiques artistiques à l'aune du développement de l'informatique, des réseaux internet, de l'intelligence artificielle, de la réalité augmentée, des NFT... On y retrouvera une trentaine d'artistes d'époques diverses et aux propositions fort différentes, dont Laurent Mulot, Mathieu Briand, Marina Abramović & Ulay, Nam June Paik et Wolf Vostell.
JED
Univers programmés
Du 7 mars au 13 juillet au Musée d'art contemporain (Lyon 6ᵉ) ; de 0 à 9 €