Festival / Comme chaque été, on joue des coudes dans la cour des événements musicaux. Le jazz se tient en bonne place, et quelques jours avant les premières notes du mastodonte de Vienne, Fort en Jazz s'annonce tranquillement, sur un créneau cinéma qui pourrait bien le démarquer. Le petit festival de Francheville, plus si petit que ça par ailleurs, s'assure chaque année les faveurs d'un public en majorité autochtone, et de plus en plus celui des Lyonnais. Ca n'est pas parce que seront visibles à quelques jours de là John Zorn ou les frères Belmondo, pour ne citer qu'eux parmi les préciosités viennoises, qu'il faut se priver d'un Martial Solal, tête d'affiche revendiquée de l'édition 2006 franchevilloise. On pourrait presque résumer l'œuvre du pianiste à l'inoubliable tube yé-yé Twist à Saint Tropez, pour les Chats sauvages (et sous le pseudo Joe Jaguar, quand même). Mais on peut aussi noter dans ses cinquante années de musique sa rencontre avec Django Reinhart, Sidney Bechet, et sa résidence permanente au Club Saint Germain. À Francheville, il rappelle sa casquette de compositeur de film à laquelle on l'a souvent réduit, notamment pour la bande originale d'un des plus remarquables Godard, À Bout de souffle. Le film sera présenté par Solal et projeté après son concert. Cette année, d'autres projections font un tour succinct de l'histoire du jazz, Bird, la biographie de Charlie Parker par Clint Eastwood, ou encore un documentaire de Martin Scorsese sur les origines du blues, Du Mali au Mississipi. Enfin, le réjouissant groupe Bumcello, qui sait mêler classique et électro dans un esprit assez punk constituera sans doute l'événement du festival. Dalya DaoudFort en jazzJusqu' au 18 juin, Au Fort du Bruissin, à Francheville
