“Solutions locales pour un désordre global”, de Coline Serreau"Espoir", "indignation", "révolte", "folie", etc. Voici quelques uns des mots prononcés par des spectateurs à l'issue de la projection du documentaire de Coline Serreau "Solutions locales pour un désordre global", projeté au Ciné MDP de Pierre-Bénite, jeudi soir dans le cadre de son cycle "Ciné Durable". Un mot pour exprimer un sentiment sur un film de 2 heures... C'est un fait, ce film atypique ne peut pas laisser indifférent pour peu que l'on s'intéresse un minimum à l'avenir de ses semblables et celui de la planète qui nous abrite (mais pour encore combien de temps ?)."Solutions locales pour désordre global" est le résultat d'un tournage de 3 ans durant lesquels Coline Serreau a interrogé des ingénieurs agronomes (le couple Lydia et Claude Bourguignon), des agriculteurs, des militants associatifs (Kokopéli), des philosophes (Pierre Rahbi), des économistes (Serge Latouche). Qu'ils soient Français, Brésiliens ou Indiens, tous décrivent à grand renfort d'anecdotes et de faits scientifiques à quel point la folie, l'aveuglement et surtout la cupidité des hommes sont en train de nous mener au bord du précipice. Sols meurtris ravagés par les pesticides, agriculteurs ruinés poussés au suicide, racket organisé au niveau des semences à racheter chaque année, etc. Ou comment aller droit dans le mur… alors que des solutions existent ! Lesquelles ? Consommer des fruits et légumes de saison, issus des producteurs locaux, entretenir son propre jardin, voire boycotter les produits des industriels. "C'est le plus grand moyen de pression que nous, les consommateurs, avons à l'encontre des entreprises ; utilisons-le !", soutient un économiste brésilien.Déprimé ou prêt à se mobiliser ?Selon sa sensibilité, le spectateur sortira donc de la salle de cinéma soit déprimé, soit encouragé à (ré)agir, seul ou avec d'autres. Pour refuser la fatalité, pour inverser le processus actuel, pour encourager des initiatives alternatives : les AMAP (association de maintien de l'agriculture paysanne), les SEL (systèmes d'échanges solidaires), les techniques d'agriculture propres, le don ou l'échange des semences (alors que c'est formellement interdit par la loi française)…Ici, le fond prime sur la formeBref, ce film est à voir absolument. À l'inverse des super productions "écolos", signées Nicolas Hulot ou Yann Arthus-Bertrand, le documentaire de Coline Serreau n'offre aucune vue superbe de notre planète ou paysage à couper le souffle. L'image est granuleuse, parfois floue, mal cadrée, mais là n'est pas l'essentiel : ici, le fond prime sur la forme. Et l'auteur de "La crise" et "La Belle verte" marche allègrement sur les plates bandes des industriels responsables de la destruction des sols et d'une certaine conception de l'agriculture.N'attendez pas que ce film passe à la télévision : il y a fort à parier, hélas, qu'aucune chaîne ne prenne le risque de froisser ses riches annonceurs de l'industrie chimique en diffusant un tel brûlot… Allez le voir au cinéma avant qu'Avatar 2 ou Le Coeur des Hommes 5 ne débarquent sur vos grands écrans…Un précédent documentaire de Jean-Paul Jaud, intitulé "Nos enfants nous accuseront", dénonçait les dérives et les ravages de l'industrie chimique sur notre alimentation. Il a été vu par 300 000 personnes ! Souhaitons le même succès au film de Coline Serreau qui a les moyens de convaincre qu'il est grand temps d'agir… avant qu'il ne soit vraiment trop tard. Cinéphiles citoyens, vous savez ce qu'il vous reste à faire !

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