Outside closer (Domino/PIAS)
En cette rentrée, Hood avait la lourde tâche de donner une suite à un album considéré comme un pur chef d'œuvre. Plus de trois ans après Cold House, il était donc quasi impossible de ne pas être, ne serait-ce qu'un tout petit peu déçu par les nouvelles aventures de la famille Adams (Chris et Richard, frères et leaders du groupe). À l'aune de son auguste prédécesseur, Outside Closer peut en effet paraître un peu inégal, légèrement "en dedans", façon recueil de bonnes faces B pimenté par deux ou trois singles formidables (The Negatives en ouverture ou le colossal The Lost You). Alors qu'ils avaient toujours su opérer de subtiles mutations lors de chaque nouvel effort, les Anglais donnent ici l'étrange impression de faire... du Hood ! Ce qui en soi, rappelle qu'ils ont au moins le mérite d'avoir inventé un genre à part entière... Née dans le rock à la Pavement au début des années 90, puis entraînée vers des choses beaucoup plus atmosphériques (post-rock, folk... post-folk ?!), la musique de Hood s'est ensuite acoquinée avec les concassages électroniques et le hip-hop avant-gardiste ; les ombres jointes de Talk Talk, Matt Elliott (avec qui ils ont bossé) et Robert Wyatt (qu'ils ont samplé) planent incontestablement, mais au final, le résultat demeure unique, insaisissable et le plus souvent beau à pleurer. Alors Hood qui fait du Hood, finalement, c'est peut-être bien la moindre des choses.EA