Scalde sauvé des eaux ?

Scalde sauvé des eaux ?

Pop/ Artisan pop de premier choix, Scalde s'échine depuis plusieurs années à trouver un label digne de ce nom. Le nouveau né lyonnais Artotal vient à sa rescousse et compte bien lui offrir la lumière qu'il mérite. Emmanuel Alarco

Des mois, des années même que l'on vous bassine avec Scalde. Que l'on écrit en long, en large et en travers que ce garçon à la mèche quasi légendaire et au double mètre inimitable est sans aucun doute le musicien le plus doué de la ville. Que l'on pleure sur tous les tons le scandale de sa non-reconnaissance nationale. Les choses sont sur le point de changer. On l'espère. Alors que le jeune homme se frottait depuis des années à la frilosité des labels français (après une expérience mitigée avec un label espagnol) et que de notre côté, on s'arrachait les cheveux devant certaines nouvelles signatures frenchies beaucoup moins stimulantes et pas forcément beaucoup plus "vendeuses", la lumière est venue de Lyon. "On n'est jamais mieux servi que par soi-même", c'est ce qu'a dû se dire Cyrille Bonin, homme providentiel qui, séduit par la pop ultra sophistiquée de Scalde, a choisi de créer purement et simplement un label pour offrir à ces envolées lyriques un écrin à la hauteur de leurs ambitions. "Je le voyais se débattre dans son coin pour que son projet aboutisse, je me suis dit qu'on allait lui filer un coup de main."Canal historiqueCyrille et ses acolytes ont créé Artotal, subdivision pop (comprenez : tout ce qui n'est pas tatapoum) du label techno Umf, où notre homme a atterri, il y a quelques années. Car ce père de famille bonhomme et rock'n'roll est un vieux de la vieille ; un historique de la scène musicale lyonnaise. Le bac à 16 ans, un premier label dans la foulée, les premiers concerts organisés en pleine effervescence rock alternatif 80, les premiers magasins de disque, puis la raison qui pousse à entrer à la Fnac, à monter à la capitale... jusqu'au choc. Une soirée techno au Rex, Dj Deep, Laurent Garnier, une ambiance démentielle. Cyrille comprend que c'est là que ça se passe. La passion reprend le dessus et notre héros rejoint sa terre natale (et sa femme !) pour bosser dans une boutique qui aura son importance dans l'histoire de la techno à Lyon : Independance records. Disquaire, mais aussi distributeur d'imports, puis label, de 93 à 97, Independance voit défiler les jeunes espoirs de la scène lyonnaise, d'Agoria en culottes courtes au Peuple de l'Herbe, déjà largement pubère. En 97, c'est la naissance de Kubik, structure qui deale de l'import, produit les débuts du Peuple et distribue les premiers disques Jarring Effects. Une brouette de galères plus tard, Cyrille rejoint finalement le label Umf, mais est toujours impliqué, de près ou de loin, dans Jarring, Nuits Sonores ou Kubik. S'il pouvait aussi rester dans l'histoire comme l'homme qui a "découvert" Scalde...ScaldePoperetta, le 10 juillet(Artotal/Umf/Discograph)

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