«La mort, la guerre, le business». Voici les trois axes sur lesquels reposent Mère Courage selon Claus Peymann. Carmen-Maja Antoni est ce petit bout de femme qui trimbale sa cantinière dans une Allemagne en guerre. Elle tente de gagner un peu d'argent sur le dos des malheureux ou des soldats. En route, elle perd ses enfants un par un presque sans s'en apercevoir. Pour donner plus de visibilité à cet aveuglement, Peymann efface toutes traces d'indications de lieu et de temps. Classique et sans fioriture, sa Mère Courage est intemporelle. Sur un plateau tournant et oblique, elle tente tant bien que mal de rester debout dans un monde qui s'écroule.
