Vas-y Johnny, fais-moi mal
Lyon s'ouvre à l'international : on ne croit pas si bien dire, c'est une superstar du porno gay, Johnny Hazzard, qui vient nous rendre visite au Major videostore ce samedi. De quoi voir pour de vrai un de ceux qui font l'amour pour de faux. Petit cours pratique d'initiation.Luc Hernandez
On ne croit pas qu'il y ait l'équivalent dans le porno hétéro : l'industrie du porno gay est trustée depuis maintenant une vingtaine d'années par un réalisateur incontournable, Miss Chi Chi La Rue. Il (le jour), elle (la nuit) tournent la majorité des films de la prestigieuse Falcon company, sorte de Hollywood du film X, en plus d'avoir développé parallèlement sa firme "indépendante", Rascal video/Channel 1 releasing (traduisez Racaille vidéo). Chi Chi joue sur les deux tableaux : la grosse prod archi-friquée on ne peut plus aseptisée, épilée et uniformisée (mêmes acteurs, mêmes décors, mêmes tics de réalisation) où des malabars amerlocks imberbes tentent de rejouer au Légo ; et la prod au look cheap, débraillée et débridée où la virilité se dédouble avant de s'emboîter si possible dans des lieux plutôt crades. Johnny Hazzard, lui, pas de doute, appartient à la seconde catégorie. Nouveau protégé de Chi Chi, en une demi-douzaine de films, il a été propulsé comme la nouvelle star du free porn, en accomplissant l'air de rien une petite révolution dans le monde par trop codé du X gay américain.Pole positionÀ la fois gueule d'ange et physique de bad boy (tonsure militaire, tatouages et piercing occasionnel), ce Colin Farrell du porno gay est un acteur versatile, comme disent les anglais : tour à tour capable de pilonner les joues arrières de son partenaire, comme de mordre l'oreiller. L'oreiller, façon de parler, puisque Johnny serait plutôt du genre sling, escabot, hangar désaffecté, ou les indélébiles pissotières qui ont marqué sa première apparition dans What men do. Hazzard est un des rares acteurs à faire le trait d'union entre le porno des familles (enfin, des fils de famille...) et le X cuir hardcore autrement plus subversif. Un des rares aussi, même si la tendance est au flip-flop, à avoir associé sans complexe virilité et passivité, ramenant les poils au goût du jour tout en s'abandonnant avec une pointe de féminité. Vous pourrez le vérifier dans un de ses derniers opus, Deceived, où Johnny, les cheveux cette fois-ci en bataille, sait varier les plaisirs en baisant avec un blond porcin et costaud, physique relativement inhabituel à ce niveau de production. Les plus endurants pourront aussi s'attaquer à la pièce maîtresse de Chi Chi, Bolt, véritable péplum du porno : 3 h 30 d'orgies sur fond de dictature sexuelle où Johnny se fait transpercé dans un décor futuriste parodiant THX 1138 ! On vous souhaite bon appétit. Le mieux, pour vous faire une idée, sera toujours d'aller approcher la bête (de sexe) samedi autour d'un buffet, avant son show chaud sans Chi Chi au DV1. Après avoir invité des acteurs de Wesh cousin, best-seller du porno français caramel, on peut franchement dire que ces diablotins du Major se bougent les fesses pour faire venir la crème du X gay à Lyon. On aurait bien raison de ne pas s'en priver.Johnny Hazzard au Major videostore, 2 place des Capucins, Lyon 1er, samedi 23 avril dès 18 h. En show au DV1 à partir de 2 h (entrée gratuite).