Entre brasier et métamorphose : In flames au Transbordeur
Metal / Depuis sa formation en 1990, In flames a vu son identité musicale évoluer au gré des influences et des changements internes. Le dernier en date est l'arrivée de Jon Rice, qui a récemment remplacé le batteur Tanner Wayne. Retour sur l'histoire du groupe et ses tournants majeurs à quelques jours de leur concert au Transbordeur, le 18 juin.

Photo : In flames / Photo press
In flames naît à Göteborg au début des années 90, au cœur de la scène du death metal mélodique, aux côtés de groupes comme At the gates et Dark tranquillity. Dès ses premiers enregistrements, le groupe mêle avec habileté la brutalité du death metal et des mélodies plus subtiles que celles de ses contemporains. Leur premier album, Lunar strain (1994), incarne cette fusion naissante entre violence sonore et harmonie mélodique, une caractéristique qui deviendra la marque de fabrique du groupe.
C'est surtout avec The Jester race et Whoracle qu'In flames s'impose sur la scène internationale. Ces albums, véritables pierres angulaires du melodeath, affinent le style du groupe avec des compositions plus structurées et une production soignée. Ils combinent l'agressivité du genre avec des éléments plus accessibles, les rendant ainsi attractifs pour un public plus large, tout en restant ancrés dans une esthétique sombre.
Les années 2000 : diversification et accessibilité
Avec l'arrivée du nouveau millénaire, In flames amorce une évolution sonore marquée. Colony marque un premier tournant vers une plus grande accessibilité, avec des structures de morceaux orientées vers le mainstream, tout en conservant une base metal solide. Les mélodies deviennent plus présentes, et la production se modernise, marquant la fin de la période la plus brutale et expérimentale du groupe.
L'album Clayman, véritable jalon dans leur discographie, solidifie cette tendance. Plus raffiné, avec une production plus polie, cet album met en avant des refrains de plus en plus accrocheurs et un virage encore plus mélodique, ce qui déplaît aux fans de la première heure. La suite du parcours, avec Reroute to remain et Soundtrack to your escape, marque une rupture définitive avec leurs influences death pour se rapprocher de sonorités plus accessibles, notamment nu metal et metalcore.
Les années 2010 : instabilité et nouvelles orientations
Les années 2010 sont marquées par une instabilité interne, avec plusieurs départs et changements dans la formation du groupe, modifiant sa dynamique musicale. Le départ du guitariste fondateur Jesper Strömblad en 2010, dernier membre du line-up originel, constitue un événement majeur dans l'histoire d'In flames.
Malgré ces bouleversements, le groupe poursuit son chemin avec des albums comme Siren charms et I, The mask : ces albums continuent de séduire un large public mais ils restent à l'écart des racines plus agressives des débuts.
Foregone : retour aux sources ? Pas vraiment.
Avec Foregone (2023), In flames semble vouloir rétablir un équilibre entre ses racines et ses évolutions récentes. Cet album marque une tentative de retour à un son plus direct, plus agressif, rappelant les premiers travaux du groupe. Toutefois, il serait erroné de nourrir des attentes nostalgiques, car Foregone s'inscrit clairement dans une démarche de renouvellement plutôt que de régression. L'album est fascinant et organique, mais loin de retrouver l'intensité pure du death. Il s'agit d'un travail qui vise à renforcer la légende du groupe et à alimenter son histoire, en fusionnant des influences modernes avec les éléments plus classiques de leur style.
In flames et Orbit culture
Mercredi 18 juin 2025 à 20h au Transbordeur (Villeurbanne) ; 45, 50 €