Rentrer vivant après sa soirée

Vous qui sortez pour une nuit de débauche, vous avez une responsabilité. Si vous prenez le volant en ces temps d’éthylisme forcené et de routes sournoisement verglacées, vous vous en doutez, c’est à vos risques et périls. De votre côté, vous serez juste une statistique, augmentant la moyenne nationale des pertes humaines sur les routes. Et à cause de vous, les générations futures auront droit à des spots télévisuels de sensibilisation toujours plus hardcore, à base de décapitations d’étudiants inconscients et de démembrements d’adultes irrécupérables – réfléchissez bien, avez-vous vraiment envie de traumatiser des bambins innocents ? Comment ça, oui ??? Bon, reprenons. Il est tard, nous sommes en plein cœur de la première nuit glaciale de 2010, vous n’aspirez qu’à vous pelotonner sous votre très chère couette adorée, et vos yeux sont partout, sauf en face des trous. Plusieurs options s’offrent à vous.1. Rentrer à pied. La solution la moins coûteuse, mais aussi la plus contraignante. Assurez-vous bien d’être convenablement couvert (la bibine aidant, on se sent invincible en t-shirt. Le lendemain vous prouvera douloureusement le contraire – oui, c’est du vécu), et que le trajet envisagé est raisonnable (Echirolles – Grenoble, à pied, ça se fait, mais c’est chiant), sachant qu’en piteux état comme vous l’êtes sûrement, il vous faudra au moins le double du temps normal. En chemin, restez proches des murs, quitte à prendre appui dessus. Si vous voyez des lignes blanches sous vos pieds, c’est mal, bifurquez sur votre gauche ou votre droite et revenez sur le trottoir. Ignorez les clins d’œil insistants des bancs publics, ce ne sont que des allumeurs inconséquents qui meurent d’envie qu’on leur dorme dessus, et qui se foutent éperdument que leur amant d’un soir gèle de façon dramatique. 2. Se fier à ces bons vieux transports en commun. Si vous avez vaillamment décidé de faire la fête dans l’une des boîtes de nuit de l’agglomération, rencardez-vous à votre arrivée pour savoir si l’établissement n’a pas prévu des navettes nocturnes pour rapatrier ses clients les plus jusqu’au-boutistes. Pour les autres, il vous faudra certes attendre jusqu’à 5h30 pour toper les premiers trams (6h pour la ligne C), mais au moins, vous rentrerez chez vous sans trop d’encombres. Si vous habitez relativement loin d’un arrêt, reportez-vous à la première solution. 3. Prendre un taxi. C’est la solution la plus coûteuse, mais également la plus sûre. Outre les Taxis Grenoblois, normalement dispo 24h/24 et 7 jours / 7 au 0476544254, les agents de garde forcément aigris des services de renseignement téléphonique pourront vous aiguiller vers d’autres prestataires en cas d’engorgement. Vous tomberez vraisemblablement sur un chauffeur tout aussi aigri de bosser un soir de fête, donc s’il vous plaît, ne l’embêtez pas plus que de raison avec vos “délires“ éthyliques qui ne l’amuseront pas et augmenteront sa haine de l’espèce humaine. Dans le même ordre d’idée, évitez à tout prix la fameuse blague du “C’est qui ?“ en lui obstruant les yeux : c’est très dangereux, et surtout, cette blague, même saoul, n’est plus drôle depuis les années 80. 4. Désigner un Capitaine de soirée. La solution la plus injuste, puisqu’elle condamne le malheureux à être complètement décalé avec l’avancée de la soirée. Là aussi, il y a un risque de propagation endémique d’aversion du genre humain pouvant engendrer un futur tueur en série – ce qui est tout à fait normal au bout du 62e «alleeeeeeeeeeeeez, t’es pas drôôôôôle».

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