Grégory Signoret, patron du festival grenoblois Rocktambule, annonce la couleur : les caisses sont vides, ce sera impossible d'organiser cet automne l'édition 2016. Mais tout n'est pas perdu pour la suite si des subventions d'urgence sont consenties. On fait le point avec les principaux acteurs du dossier.
Le Pôle Musical d'Innovation, association grenobloise organisatrice notamment du festival Rocktambule, l'assure : l'édition 2016 pourrait être annulée au vu de la situation financière. Pourtant, pendant 22 ans, Rocktambule a eu sa place surtout à Grenoble et, un peu, à Pont-de-Claix (en 2012). Il y a eu des hauts et des bas. Mais ces dernières semaines, le moral du panda (l'icône du festival) est au plus bas. Le problème du PMI, c'est le trou dans le budget, presque abyssal, dû à l'édition 2015. Il manque 100 000 euros suite au crash de fréquentation de l'année dernière. L'addition est lourde. D'où cette demande « d'année blanche » faite aux tutelles.
« Dès le lendemain du festival, le Pôle Musical d'Innovation était en cessation de paiements. Maintenant, la situation est complexe. Une procédure de sauvegarde est en cours » explique Olivier Bertrand, adjoint à l'événementiel à la Ville de Grenoble. « Le festival a du mal à programmer pour 2016. Comme certains producteurs n'ont pas été payés sur l'édition 2015, ils ne veulent pas s'engager. » Une annulation de l'édition 2016 est donc envisagée, comme en 2013. Mais sans le festival, il sera compliqué de prétendre aux subventions. Un cercle vicieux se prépare.
« Ça va être difficile de sauver le festival »
Du coup, depuis novembre, le PMI travaille pour sauver sa peau. Mais « depuis mi-février, date à laquelle le PMI a fait parvenir le nouveau projet "Rocktambule 2016" aux tutelles, trop peu de retours significatifs ont eu lieu » explique un mail envoyé vendredi 29 avril au public et intitulé « pour ne pas voir disparaître le projet associatif PMI et son festival Rocktambule au 1er juin prochain ». D'où le lancement d'une pétition, pour mobiliser. Elle avait déjà récolté, jeudi 5 mai, 885 signatures.
Pourtant, les collectivités assurent s'engager. Du côté du département, « on est prêts à s'impliquer, à la condition que l'État, la Ville et la métropole s'impliquent également » assure Patrick Curtaud, chargé de la culture au conseil départemental. La mairie de Grenoble déclare consacrer 40 000 euros toutes dépenses confondues pour Rocktambule. Olivier Bertrand : « On veut tout faire pour sauver le festival. Mais ça va être difficile, il faut en être conscient. » Même les parlementaires PS de la circonscription ont mis la main à la poche de leur réserve parlementaire. Un total de 8500 euros.
Du coup, le PMI reste assez discret. Grégory Signoret, le directeur de l'asso, nous précise par SMS qu'il communiquera « dès que possible mais compte tenu de l'urgence, ne nous risquons pas à une maladresse malvenue ». On aura plein de questions à lui poser, lui qui nous déclarait déjà en 2013 que « ce format de festival ne fonctionne plus ». On devrait en savoir plus avant le 1er juin, date où le PMI pourrait donc officiellement se retrouver en cessation de paiements. Ce qu'on ne lui souhaite évidemment pas.