Musilac 2023 : Arctic Monkeys, SCH, Indochine, Lomepal... Et Iggy forever !

Musilac

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Festivals 2023 / Musilac déploie une programmation de haute qualité pour toute la famille, de SCH pour l'ado rebelle en passant par Arctic Monkeys pour les trentenaires, et l'Iguane pour les anciens.

Pour celles et ceux qui n’avaient jamais capté, à l’instar de votre serviteur : Musilac, c’est l’anagramme de Musical. Oui, on fait partie de ces gens qui ont découvert le C du logo Crafferou*, 30 ans après (*le nom de cette enseigne de grande distribution a été habilement changé pour ne pas faire de publicité). Bref, Musilac est donc un festival musical. Il a lieu près d’un lac, le nom est d’autant plus malin. Et malin ça rime avec Aix-les-Bains, la vie est définitivement bien faite. Maligne aussi, cette programmation 2023 qui, après un flop 2022 assez retentissant, unit dans son lit les cheveux blonds les cheveux gris, comme disait Michel.

Pendant que les jeunes, smartphone à la main, iront s’enjailler (pas sûr que ça se dise encore, par contre) sur Lomepal, Hyphen Hyphen, SCH ou Juliette Armanet, tata-tonton et papa-maman iront secouer les genoux qui grincent un peu sur Arctic Monkeys, Oxia, Franz Ferdinand, Vitalic ou Phoenix. Les semi-vieux-semi-jeunes se régaleront de Petit Biscuit ou de Temples, dont on espère que le dernier album rattrapera tout ce qu’ils ont fait depuis l’excellent premier Sun Structures, qui mélangeait vapeurs psychédéliques et fragrances progressives ; quoi qu’il en soit le groupe est excellent sur scène.

Les arrière-grands-papas-mamans-tatas-tontons secoueront leurs déambulateurs au son d’Indochine, Cerrone ou Iggy Pop. Calmez-vous, j’ai surtout dit ça pour faire bisquer notre rédac’chef qui les adore. Enfin surtout le dernier.

Est-ce parce que, à l’instar de notre Patrick national, il fait régulièrement tourner sa grosse serviette en mode hélicoptère dès que l’occasion se présente ? Ou est-ce parce que celui que l’on appelle l’Iguane a une carrière sans peur et sans reproche depuis 1969, année érotique ? Optons pour la deuxième réponse.

Lui qui a commencé dans les mythiques et proto-punk Stooges, sans qui ni Sex Pistols ni autres Ramones n’auraient existé, nous a déroulé une carrière solo quasi sans faute, dans laquelle il s’est frotté avec succès à tout un tas d’esthétiques, d’ambiances, et de producteurs (dont David Bowie, Bill Laswell, David Richards, Josh Homme etc.)  à faire pâlir les plus grands noms du sérail. Son excellent dernier album Every loser, produit par le très en vue Andrew Watt (Lana Del Rey, Post Malone, Dua Lipa, Miley Cyrus…), donne un magnifique aperçu des couleurs préférées de sa palette : noir éclatant du punk profane, mauve soyeux du crooner suave, brun électrique de l’adorable grunge grincheux, paillettes pastel du swinger désuet… 

Oh oui, Iggy !

Quoi qu’il en soit, si vous n’avez pas le dernier disque sous les oreilles d’ici là, une chose est sûre : on s’ennuie rarement dans un concert d’Iggy Pop. Il a su garder une flamme qui manque parfois à bien des musiciens, jeunes ou vieux, trop concentrés sur le bien faire et le show millimétré sans âme ni saveur, et qui ne savent plus laisser parler l’animal en eux. Iggy exulte, saute, Iggy fout le bazar, Iggy s’en bat les cacahuètes, Iggy fait comme bon lui semble quand bon lui semble, Iggy emmerde à peu près tout le monde, Iggy aime quand ça joue fort, Iggy aime quand ça bouge, Iggy va chercher le public, Iggy aime suer, Iggy veut sortir totalement vidé de scène ; sinon rien. Iggy fait partie de cette catégorie de showmen/entertainers qui, de Chuck Berry à Freddie Mercury, en passant par Angus Young, Mike Patton, James Brown ou Angelo Moore, n’ont qu’un rêve : vous amuser, vous rendre dingues, et mourir sur scène en se donnant totalement. Tout ça dans une avalanche de tubes, de The Passenger à Search and destroy en passant par Nightclubbing, I wanna be your dog, Lust for Life, Real Wild Child (le rêve de votre rédacteur : l’entendre chanter Candy avec Kate Pierson des B-52’s).

On a eu l’air de pas mal chambrer dans cet article mais pas du tout. Sans flagornerie aucune ni chauvinisme régional mal placé, Musilac présente sans aucun doute la meilleure programmation de festival "grand public toutes esthétiques confondues" de l’année, et haut la main. Une programmation faite avec soin et avec goût dont la liste exhaustive donne le tournis : ne boudez pas un plaisir certain.

Musilac du 5 au 8 juillet à Aix-les-Bains (Savoie)

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