Street art / En réunissant trois propositions relatives à l'histoire et l'actualité récente du Chili, le Centre du graphisme interroge le rapport que l'expression artistique entretient à la politique et à la mémoire.
Il y a 50 ans tout ronds, l'innommable Général Pinochet faisait assassiner Salvador Allende et imposait aux Chiliens une dictature qui allait durer 20 ans... Le Centre du graphisme propose à l'occasion de ce funeste anniversaire une exposition en trois parties qui, étrangement, ne présente aucune œuvre de graphisme au sens strict. Le parcours débute avec une série de photographies qui témoignent de la vitalité du street art chilien contemporain.
En effet, depuis les mouvements populaires de 2019, de nombreux artistes-militants investissent les murs des villes pour évoquer la situation politique et sociale du pays : figures religieuses, icônes populaires, images médiatiques et symboles variés s'enchevêtrent dans des compositions complexes que des textes annexes viennent richement documenter.
La deuxième partie présente une magnifique série de photographies panoramiques de Patrick Zachmann, qui montre l'effacement des traces de l'histoire de la dictature et l'amnésie qui en découle. Enfin, la dernière salle expose les arpilleras de Nivia Alarcon, exilée chilienne qui use de cette pratique traditionnelle pour représenter de manière naïve des scènes souvent tragiques et traumatiques, comme pour les mettre à distance et mieux les affronter.
Chile Resistencia. La liberté de pensée jusqu'au 17 décembre au TRACé - Centre du graphisme (Échirolles), entrée libre