De l'histoire à revendre

Passionnée de brocante depuis ses 15 ans, Myriam a ouvert une boutique, quartier Saint-Bruno, remplie des trouvailles qui envahissaient sa maison. Des fragments d’histoire savamment sélectionnés qui se mêlent à des objets design contemporains à prix dégriffés.

En passant la porte de la boutique, ouverte depuis le 26 février, la machine à remonter le temps s’enclenche : d’objets en objets, de brefs allers-retours des années 30 jusqu’aux années 80, la période préférée de Myriam pour y débusquer les trésors qui lui plaisent. « Pour moi, le prix de revente n’est pas un critère. Je fonctionne au coup de cœur et je ne pourrais pas vendre un objet qui ne me plaît pas », dit-elle en citant en exemple la porcelaine Vallauris. Recherchée certes, et chère, mais pas au goût de la brocanteuse qui veut proposer « une fourchette de prix accessible à tous » afin de rester proche de la clientèle populaire du quartier.

Des rencontres déterminantes

Avant de s’installer à son compte, Myriam a exercé dix ans dans le milieu de l’insertion professionnelle, notamment à la Brocante de Mamie, une ressourcerie grenobloise où elle a fait une rencontre déterminante. « Deux ans avant de quitter mes fonctions, j’ai fait passer un entretien à Herman, un immigré argentin tout juste arrivé en France. Il m’a dit qu’il était brocanteur professionnel. J’ai souri, cela l’a étonné. Je lui ai alors expliqué que j’étais moi-même passionnée de brocante et qu’il me faisait rêver. Du temps a passé. Herman m’a appelée quand il a appris que j’avais quitté mes fonctions. Il m’a proposé une collaboration dans le milieu de la brocante. Il m’a beaucoup appris et c’est ainsi que je me suis lancée dans le métier ».

Passé et contemporain se côtoient

C’est aussi très fortuitement qu’elle rencontrera Frédéric, lui aussi passionné de brocantes et gérant du bar à vins naturels À Saint-Bruno. Il propose à Myriam de louer le petit local qui jouxte son bar afin qu’elle puisse se lancer pour de bon. Frédéric complète les objets chinés par Myriam par une sélection d’objets design neufs issus d’anciennes collections, dégriffés à moitié prix. Ainsi, entre une vieille soupière des années 50/60 et d’antiques assiettes en porcelaine, s’intercale une théière Stelton des designers danois Sebastian Holmbäck et Ulrik Nordentoft, au design très contemporain. Intéressant mélange de genres et d’époques, où il est possible de trouver de beaux objets à prix très accessibles pour équiper sa maison : assiettes, vases, tasses, couverts, plats, théières, carafes, etc. On apprécie aussi les objets customisés par Myriam, comme cette commode des années 60 modernisée, ou ces globes de lustres transformés en baladeuses. « Quand on est brocanteur il faut savoir aussi bricoler, créer, trouver des astuces pour nettoyer et retaper. Ce travail demande de la polyvalence et aucune journée se ressemble », explique Myriam qui limite les horaires d’ouverture de la boutique. Parce qu’il y a des choses essentielles à faire : chiner et chiner encore.

B&CBG (brocante et chineuse, bazar grenoblois), 11 rue Marx Dormoy à Grenoble. Ouvert pour l’instant les mercredis, vendredis et samedis de 9h à 13h, et le vendredi après-midi. Également visible sur sa page Instagram.

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