Blur sort du flou

Musique / La reformation de Blur était l’événement de l’été musical anglais ; ce sera aussi celui de l’été lyonnais, puisque le groupe donnera un concert français unique aux Nuits de Fourvière le 5 juillet. Christophe Chabert

Attention à la ruée sur les guichets et sur le net le 6 avril, date officielle pour l’ouverture des réservations : depuis l’annonce d’un concert à Hyde Park, puis d’un second au même endroit, avant une troisième prestation anglaise au Men arena de Manchester, les fans de Blur étaient à cran et réservaient déjà leurs places dans l’Eurostar. Mais, à la surprise générale, un concert français vient d’être annoncé officiellement et, joie ! ce sera aux Nuits de Fourvière le 5 juillet prochain. Le groupe n’avait rien fait depuis la sortie en 2003 du sublime Think tank, leur meilleur album, fruit des expériences diverses de ses membres (découverte de la musique malienne pour Damon Albarn, goût croissant pour la folk de Graham Coxon). Mais les tensions entre Albarn et Coxon semblaient avoir ensuite plongé Blur dans une léthargie que beaucoup pensaient définitive. Les albums solo du guitariste et les nouvelles aventures du chanteur (Gorillaz, The good the bad and the queen) remettaient ad libitum la promesse d’un nouveau disque du groupe. C’est finalement sur scène que la réconciliation aura lieu, avant peut-être de se prolonger en studio.De la brit-pop à la world-pop
Blur, c’est d’abord le groupe emblématique dans les années 90 d’une néo-brit-pop et, plus anecdotique, le rival de l’autre phénomène musical anglais contemporain, le Oasis des frères Gallagher. Les premiers albums, Leisure, Modern life is rubbish, Parklife et The Great escape imposaient une pop bondissante, dynamique, au diapason de la jeunesse anglaise de l’époque, marquée par la génération des slackers (jeunes chômeurs sans autre horizon que celui de faire la fête). Les tubes s’accumulent : She’s so high, There’s no other way, Popscene, Girls and boys, Country House, End of a century… Avec la sortie de leur cinquième album studio (sans titre), la musique de Blur se fait plus fouineuse et introspective, malgré des morceaux efficaces comme le génial Song #2. Un tournant qui se vérifiera avec le déroutant 13, leur disque le plus hétérogène, allant du gospel à l’électro-pop. Think tank peut être considéré, dans la carrière du groupe, comme l’équivalent de Kid A dans le parcours de Radiohead : un adieu aux années de jeunesse et une entrée dans l’âge adulte d’une musique affranchie des genres, authentiquement curieuse des musiques d’ailleurs, ce qu’Albarn a prouvé ensuite avec Mali music puis par la création de son label Honest Jons. D’ailleurs, dans ses premières déclarations après l’annonce de cette reformation, Damon Albarn a bien spécifié que ces concerts seraient l’occasion d’une relecture complète de leur répertoire, et pas d’une reprise servile de leurs arrangements initiaux. Quant au choix de Fourvière pour cette première et peut-être unique date «continentale», rappelons qu’Albarn s’y était déjà produit en 2007 avec The good, the bad and the queen, puis en 2008 avec trente musiciens signés sur Honest Jons, pour ce qui s’était avéré la meilleure soirée du festival l’an dernier (et, déjà, la seule date européenne de ce concert fabuleux).Blur
Aux Nuits de Fourvière, dimanche 5 juillet à 21h30.

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