De Lucas Belvaux (Fr, 1h44) avec Yvan Attal, Sophie Quinton...
Au Havre, une nuit, un crime est commis en pleine rue. Personne n'a rien vu, ni entendu. Mais le comportement de Pierre Morvan intrigue sa femme, absente ce soir-là ; il est comme rongé par un démon intérieur. Au départ, on pense logiquement qu'il a un rapport avec le meurtre. Très vite, Lucas Belvaux le pousse à une toute autre confession, qui va remettre en question l'équilibre social du quartier. C'est à ce moment-là que 38 témoins s'écroule. La mise en scène, austère et coupante, est redoublée par un discours particulièrement démonstratif sur la lâcheté collective et la démission des citoyens face à une menace envers leur propre confort. Les choses empirent avec l'apparition d'une peu crédible journaliste locale (Nicole Garcia, hors sujet) et un long psychodrame domestique aux dialogues dénués de quotidienneté et d'humour. Belvaux confond la gravité de son sujet et le sérieux du traitement, et se contente d'emmener le film à bon port, une scène finale moralisatrice qui enfonce le clou en accablant personnages et spectateurs.
Christophe Chabert