Des expositions dans une quinzaine d'institutions culturelles, des dédicaces d'une bonne centaine d'auteurs, des rencontres, spectacles et projections à travers cinémas, cafés et autres centres commerciaux... Le programme de la huitième édition du festival Lyon BD est pour le moins chargé. Il est cependant un peu tôt pour s'y plonger. Car dans l'attente du coup d'envoi de ce qu'il était jusqu'ici convenu d'appeler le "Off" (le 1er juin) et du gros morceau des réjouissances (les 15 et 16 juin), les rendez-vous dédiés à «l'art platico-séquentiel à phylactères incorporés» (Manu Larcenet) à honorer ne manquent pas.
Ainsi de celui-ci fixé cette semaine par la librairie La BD avec Miguelanxo Prado, auteur espagnol qui depuis 1988 bâtit l'une des bibliographies les plus protéiformes du milieu. Aussi à l'aise dans la science-fiction que dans l'adaptation jeunesse, c'est toutefois dans le roman graphique en couleurs directes que le talent de ce diplômé d'architecture s'exprime le plus incontestablement. On l'avait compris en 1994 avec Trait de craie, tragédie insulaire qui lui avait valu un Alph'art du meilleur album étranger à Angoulême. On se le rappelle cette année grâce à Ardalén (Casterman), magistrale considération sur la mémoire – d'un vieil homme solitaire - et sa transmission – à une jeune femme à la recherche de son passé – où, comme dans le Big Fish de Tim Burton, le merveilleux le dispute au rationnel, le long de deux cent cinquante pages d'une absolue virtuosité.
Benjamin Mialot
Miguelanxo Prado
A la librairie La BD, jeudi 23 mai