La suite pitoyable de cette franchise pour seniors, entre cabotinage et soap opéra sous tranxène.
Retour au Marigold Hotel avec ses sympathiques pensionnaires british du troisième âge et son truculent personnel autochtone, décidés à passer un braquet commercial en investissant dans un nouveau palace plus moderne et plus luxueux. Mais c'est plutôt business as usual dans cette suite sous tranxène, qui prend prétexte de la préparation d'un mariage indien pour multiplier les micro-intrigues toutes plus inintéressantes les unes que les autres sans jamais remettre en cause son caractère néo-colonial.
Exemple ultime de ce qu'est aujourd'hui le cinéma pour seniors — qu'ont-ils fait pour qu'on leur réserve de telles purges ? Indian Palace en reprend la grande idée : la vieillesse n'est ni un naufrage, ni un crépuscule, mais une deuxième jeunesse. Perspective rassurante qui permet du coup de laisser de côté toutes les questions qui fâchent : la perte d'autonomie physique, le corps plus à la hauteur d'un désir toujours vif et surtout la mort, que le film balaie d'une pichenette scénaristique assez honteuse.
Les danses bollywoodiennes, les pitreries d'un Dev Patel en passe de rafler le trophée de pire acteur de l'année après sa performance anémiée dans Chappie et le défilé cabotin de vieilles gloires du cinéma britannique n'y changent rien : ce cinéma a l'encéphalogramme plat, même s'il ne cesse de prétendre le contraire.
Christophe Chabert